L'universitaire, spécialiste de l'histoire de l'Algérie, rappellera qu'avec la Première Guerre mondiale (1914-1918), la France faisait face à une demande de main-d'œuvre pour faire fonctionner l'économie, pour remplacer les hommes envoyés dans les tranchées. D'autres furent nécessaires comme soldats. Dans les colonies, la France trouva un vivier à utiliser. La première vague importante de l'immigration algérienne, en France, a existé dès cette période. Rien d'étonnant que dans les années 1920 et 1930, certains s'y installèrent. Paradoxalement, le mouvement nationaliste s'y renforça et s'y structura. L'immigration, par la suite, devait augmenter dans les années 1950, puis se développer dans les décennies suivantes. Benjamin Stora présentera également, à cette occasion, l'exposition, visible jusqu'en mai aux Archives départementales intitulée : «Vies d'exil des Algériens en France pendant la guerre d'Algérie», qu'il a réalisée avec Linda Amiri. La dernière conférence de ce cycle sera présentée mardi 13 décembre, avec Pierre Daum, journaliste et auteur de Immigrés de force : les travailleurs indochinois en France et Clément Baloup, dessinateur et auteur des BD Chinh Tri, le chemin de Tuan et Mémoires de Viet Kieu, quitter Saigon. Dès 1914, parmi les travailleurs coloniaux, 49 000 étaient en provenance d'Indochine. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, 20 000 Indochinois sont encore amenés en France, parfois contre leur gré, pour suppléer les travailleurs mobilisés. Ce sont eux, par exemple, qui ont apporté leur savoir à la riziculture camarguaise.