Depuis que l'opération pilote fut lancée depuis près d'une quinzaine d'années concernant l'informatisation de l'état civil, seules trois communes sont au diapason et facilitent la tâche aux administrés ; le reste des mairies demeure à la traîne. L'opération de retrait d'un acte de naissance n°12 au niveau des archives de la commune d'Alger-centre n'est guère une sinécure. Elle vous bouffe un temps fou. On préfère administrer aux… administrés une « correction ». Le demandeur doit être armé de patience et de nerfs d'acier pour se voir, enfin, remettre le fameux sésame. Avant-hier, votre serviteur a eu affaire à cette expérience qui a réussi à me faire sortir de mes gonds, au milieu d'une masse humaine au second étage de ladite structure. Un service archives où les employés, dépassés ou nonchalants, c'est selon, vous invitent à faire le pied de grue, pendant une demi-journée. Les plus chanceux usent d'accointances pour échapper à cette « punition ». On hèle x et on téléphone au besoin à y pour faire vite... Imaginons une scène de 200 demandeurs de ce document, parqués dans une salle où l'embrouillamini est maître des lieux ! Un véritable souk. Une dame ne pouvant plus se tenir sur ses guiboles, à attendre que le préposé daigne fureter le registre jauni, mité et en lambeaux, finit par s'indigner avant de craquer. Elle pleure à chaudes larmes. La « pôvre » est debout depuis plus de deux heures et n'est pas encore au bout de ses peines. Une employée daigne, enfin, voler à son secours pour la délivrer du calvaire en lui remettant le fameux document. Et pourtant, le premier magistrat du pays a bien instruit le département de l'Intérieur pour alléger les prestations du service public en « mettant en œuvre les projets portant sur la modernisation de l'état civil (…) », notamment. Mais la tutelle semble se complaire dans le caractère apathique. Une administration qui peine à se défaire du geste anachronique pour se mettre au carillon du quick service.