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L'habitat : «Un problème de sécurité nationale»
Publié dans El Watan le 29 - 10 - 2012

Les quotidiens nationaux ont rapporté que le premier ministre aurait déclaré que le problème de logement en Algérie devient une préoccupation de sécurité nationale. Nous sommes parfaitement d'accord avec lui et nous avons produit depuis longtemps de nombreuses analyses qui le confirment. Les premières conséquences se font sentir avec de plus en plus d'ampleur. Elles relèvent de la psychologie de masse. A chaque distribution de logements, nous avons des émeutes et de graves tensions sociales. Le phénomène ira en s'amplifiant si on ne corrige pas les déséquilibres dans ce secteur. Lorsqu'on gouverne un pays, on ne gère pas uniquement des aspects «hard» (bâtiments, routes, équipements de production, etc.) mais surtout le «soft» (attentes des citoyens, comportements, etc.). Le second volet est beaucoup plus important et extrêmement compliqué à comprendre et à gérer.
Nous allons situer la problématique et les alternatives d'actions disponibles. Certaines sont salutaires pour notre pays. Il faut évaluer également l'option de continuité de la politique sectorielle. Parfois, nos responsables ont tendance à ignorer les dures facettes de la réalité. Une politique sectorielle se doit d'obéir à une rationalité, à une méthodologie et satisfaire un ensemble de principes pour produire des résultats tangibles. Nous allons examiner certaines facettes de cette méthodologie pour l'appliquer au secteur de l'habitat.
La gestion des anticipations
Une des règles les plus importantes de management efficace d'un secteur serait de ne pas créer des anticipations au-delà de ce que l'on peut satisfaire. Nous avons un bel exemple à méditer chez nos frères marocains. Dans ce pays, jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix, la politique du logement responsabilisait le citoyen sur son propre sort. Ainsi, les marocains mal logés n'avaient aucun ressentiment pour les pouvoirs publics sur leur domicile. Bien sûr, les chômeurs réclamaient du travail, mais très peu accusaient les décideurs de la précarité de leur domicile. Ils avaient internalisé le problème : il relève de leur pouvoir et compétence. Ils ont déresponsabilisé les décideurs sur la question du logement.
Mais une nouvelle équipe au pouvoir -suite au changement de souverain- voulait s'attaquer à l'habitat précaire par le financement de logements sociaux. Mais le programme était nettement insuffisant par rapport aux besoins. Des émeutes ont commencé à se produire un peu partout dans le royaume pour réclamer l'équité en matière d'octroi de logements sociaux. Mais les puristes vous diront qu'en Algérie le volume des constructions est impressionnant : Supposons que l'on réalise nos prévisions de bâtir un million de logements pour chaque quinquennat, serions-nous capables d'éradiquer le problème ? Voyons la demande. Chaque année, nous avons 340 000 mariages dont plus de 90% constituent de nouvelles demandes de logement. Plus de 300 000 logements du parc actuel deviennent inhabitables.
Un déficit de plus cinq millions de logements existe, et supposons qu'il doit être résorbé en vingt ans. Ceci implique que nous devons construire au moins 800 000 logements/an sur 20 ans pour résorber le déficit. Ceci se traduit de la manière suivante : chaque daïra qui démarre un nouveau programme de 1000 logement récolte plus de 5000 nouvelles demandes, dont 80% sont recevables. Sans le savoir, nous avons fait, mais depuis de nombreuses années, l'erreur commise par nos frères marocains depuis une décennie. Vu sous cet angle, le problème est insoluble alors que l'administration promet toujours de le résoudre. Nous avons une équation impossible, car nous avons deux types d'attentes contradictoires :
1. L'administration qui pense résoudre le problème dans x années, alors qu'en réalité l'écart entre besoins et disponibilité de logements se creuse ;
2. Les citoyens qui s'attendent à un moment T d'obtenir leur «droit au logement», alors que plus de 60% n'atteindront jamais cet objectif.
Les frustrations qui vont naître créeront des tensions sociales de plus en plus graves. On le voit déjà sur terrain à chaque distribution de logements. Cette situation était très prévisible pour tout analyste qui sait lire les anticipations et les modes de comportement des êtres humains. Nos décideurs ont tout à fait raison sur un point : ce problème va menacer la stabilité du pays dans le futur si des correctifs rigoureux ne sont pas apportés. Il faut donc se pencher sur les possibilités de construire autre chose.
Les alternatives disponibles
Il est aisé de faire des diagnostics lorsque la situation va mal. Il n'est pas étonnant de lire dans les rapports de diagnostics une quantité importante de dysfonctionnements pour les entreprises qui sont mal en point. Si ces failles n'existaient pas, l'entreprise n'en serait pas là. Lorsqu'un incendie se déclare et qu'une enquête est ouverte, on découvre toujours un nombre impressionnant d'anomalies. La perspicacité réelle aurait été de détecter ces lacunes avant qu'un incident grave ne survienne. Parfois, on raisonne par impression et on attribue le mal au premier facteur connu. Pour le logement, c'est clair : la vaste majorité des citoyens et des décideurs blâment le système de distribution. En réalité, ce dernier explique moins de 5% du problème.
L'écart entre offre et demande en est la principale cause. Comment alors réduire, puis éliminer cet écart ? Il faut une transition en matière de politique de l'habitat. Nous évacuons dans ce contexte une quantité impressionnante de sujets importants liés à la thématique du logement : la répartition nationale de la population, l'affinement des produits financiers, une meilleure segmentation de la demande, la relance de l'offre, l'organisation et le plan de communication sectoriel, etc. Nous allons nous concentrer sur un seul point : l'adéquation entre offre et demande du segment le plus problématique, à savoir le logement social.
De nos jours, nous avons des innovations très importantes qui ont fait leurs preuves. On peut construire vraiment des logements bas de gamme pour moins de 1200 000 DA par unité. On peut donc multiplier l'offre par 3 ou 4. Par ailleurs, ces types de logements, réellement sociaux, seront les bienvenus pour les véritables nécessiteux, mais seront boudés par les détenteurs de capitaux capables de se procurer des habitations de meilleure qualité. On réalise une meilleure adéquation entre l'offre et la demande. En encourageant l'offre de diverses manières dans les autres segments, on peut prétendre réduire l'écart en huit ou dix ans. Mais il est impossible de régler le problème avec les politiques et les produits actuels.


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