« Alger regarde vers le soleil levant. Pour la photographier dans ses meilleurs moments, c'est le matin qu'il faut le faire. Elle est alors pleinement Alger la Blanche. » Premières lignes d'un guide sur Alger, la capitale, une ville renouvelée, selon l'éditeur Al Bayazin qui publie cet ouvrage de 222 pages. Des lignes au touriste qui découvre une ville qui jadis s'appelait Ikosim. Les Phéniciens l'avaient nommée ainsi en raison des mouettes nombreuses qui survolaient la petite île qui faisait face au port. La ville a été fondée au VIIe siècle avant l'ère chrétienne. Elle est aussi ancienne qu'Isphahan, Londres ou Berlin. « Cité autonome de Maurétanie, Ikosim fera partie en l'an 25 du royaume de Juba II avant son annexion par Rome en l'an 40. La cité devient ensuite un municipe romain sous le nom latinisé d'Icosium », est-il précisé. Bologhine Ibn Ziri, prince ziride de la tribu des Beni Mezghana, est le fondateur de la ville. « C'est dans la seconde moitié du Xe siècle que Bologhine réhabilite pour les uns, fonde pour les autres, la ville qui prendra le nom d'El Djazaïr », est-il noté. Photos à l'appui, un voyage dans l'histoire algéroise est offert au lecteur : occupation espagnole du Penon en 1510, arrivée des frères Barberousse en 1514, défaite de Charles Quint en 1541, domination des raïs d'Alger sur la Méditerranée. « De Charles Quint à Charles III, tous les amiraux espagnols n'aspiraient qu'à en découdre avec la Régence d'Alger. Alger, « ville aux mille canons », faisait reculer les plus opiniâtres », est-il relevé. Raïs Hamidou Ben Ali, fils d'un modeste tailleur de La Casbah, était un raïs téméraire, un exemple. Vers 1816, les Anglais détruisaient la flotte algérienne. Alger avait connu la présence ottomane, période prospère, puis l'occupation française après la bataille de Staouéli en juin 1830. Les rédacteurs du guide recommandent la lecture de l'enquête de Amar Hamdani, La vérité sur l'expédition d'Alger », publiée en 1987. Selon l'auteur, les troupes françaises auraient mis la main sur un trésor de monnaies d'or et d'argent trouvées à La Casbah. « Alger en 1830, vue par... » est un chapitre consacré à des écrits d'étrangers sur la ville. « Alger donnait aux étrangers l'impression d'une ville calme et disciplinée, peut-être bien plus que les villes européennes contemporaines », écrit André Raymond dans Grandes villes arabes à l'époque ottomane. Il n'y a pas de chiffre exact sur la taille de la population algéroise vers 1830, mais les habitants étaient au nombre de 30 000 à cette date. Alger avait été en grande partie détruite par le séisme de 1716. Une partie du guide est consacrée aux musées d'Alger (Bardo, Antiquités, Beaux-arts) et un autre aux peintures d'Alger. Nadira Laggoune Aklouche relève que les terrasses de La Casbah ont été le thème préféré de la peinture coloniale. Alger, la capitale, est publié dans la collection « Villes du Maghreb et d'ailleurs », sous la direction de Hocine Seddiki.