Après Mes mauvaises pensées, un roman au rythme époustouflants et au propos angoissant ; Nina Bouraoui revient trois ans plus tard avec Appelez-moi par mon prénom , un roman qui selon les critiques se rangerait du coté des textes qui ne sont pas spécialement originaux mais plutôt classiques.Edité chez Stock, le roman de Nina Bouraoui explore l'univers amoureux entre femme et homme et choisit dans ce calibre, le mythe de l'amour à travers l'écriture. Ça rappelle bien sûr la brûlante idylle entre Marguerite Duras et le jeune étudiant, Yann Andrea. C'était une histoire entre une jeune femme écrivain et l'un de ses admirateurs. Le choix de ses personnages est aussi une façon de dire que l'écriture est une aventure et un terreau où viennent se glisser de tas d'êtres qui vous écoutent, vous aiment et vous attendent. A ce propos la note de l'éditeur de cet ouvrage qui est assez court, est édifiante : “Dix-sept ans après La voyeuse interdite, huit ans après Garçon manqué, trois ans après le prix Renaudot des Mauvaises pensées, Nina Bouraoui change pour la première fois de manière et de registre. Celle qui s'est vue reprocher dans sa jeunesse son écriture saccadée, ses fulgurances, celle qui nous a révélé peu à peu au fil de ses livres les amours interdites qu'elle s'autorisait, publie aujourd'hui son premier roman classique ”. C'est l'histoire d'une rencontre, la rencontre d'une jeune femme écrivain et de l'un de ses admirateurs, de leurs échanges, de leur passion, mais aussi de leur bonheur gagné jour après jour. Nina Bouraoui a toujours intrigué son monde, elle n'est jamais là où il faut, là où on voudrait l'enfermer. Elle est un écrivain libre, libre à quarante ans de composer et de rédiger son Amant à elle tout en conservant sa singularité, ses propres empreintes. (Présentation de l'éditeur). Ce premier roman qui se range facilement dans les romans classiques confirmant le talent de l'écrivain qui est aussi à l'aise dans un style que dans un autre, commence ainsi : “Pendant cinq mois, je me suis rendue plusieurs fois par jour sur le site de P ., Iron and Gold - du nom des soirées qu'il organisait à Lausanne, sa ville -, cherchant sur ses photographies, dans les messages de son forum et les chroniques qu'il écrivait quelque chose de sa vie qui aurait révélé une partie encore inconnue de la mienne. ” Et pour vous donner davantage de goût pour lire ce texte voici un autre morceau choisi : “Le jour de notre rencontre, il portait une chemise blanche avec une cravate et un pull noirs, il avait posé son casque de scooter à ses pieds, il s'était penché si près pour me parler que j'avais pensé qu'il avait eu envie de m'embrasser. Je l'avais trouvé élégant. Quand je l'imaginais près de moi, mon désir arrivait vite, brutal comme une gifle, je ne perdais jamais son visage, aucun autre ne pouvant s'y substituer. J'aimais l'idée [... ] ” Résolument poète, Nina Bouraoui qui avoue être contente d'avoir réussi son texte et donc chasser les démons de toute sorte, nous révèle à travers ce nouvel ouvrage qu'elle est à 100% écrivain, cet être qui invente des histoires et qui les raconte de façon accrocheuse.Née à Rennes en 1967, d'un père algérien originaire de Jijel et d'une mère bretonne, Nina Bouraoui passera les quatorze premières années de sa vie, en Algérie, à Alger. Puis elle vit à Paris, Zurich et Abou Dhabi avant de revenir à Paris. Le déracinement, l'amour, l'enfance, la célébrité et l'écriture, sont les thèmes majeurs de son travail. Un de ses poèmes a été repris par le groupe “ Les Valentins ” et mis en musique : La nuit de Plein soleil