Le Parti socialiste portugais PS a réalisé un résultat inédit lors de l'élection législative anticipée qui s'est déroulée dimanche. Il a obtenu pour la première fois de son histoire et celle du Portugal démocratique la majorité absolue en élisant 120 députés et a entraîné avec lui le retour des partis de gauche. Les communistes (CDU) avec 12 députés et les trotskystes du Bloco da esquerda -(BE), qui effectuent une ascension fulgurante, passent en l'espace de 3 ans de 2 à 8 députés de 50 000 à 300 000 voix. Ce résultat donne à José Socrates, nouveau Premier ministre portugais, des conditions d'une gouvernance stable, un président de la République convergent, une majorité absolue et surtout le chèque en blanc que lui a signé l'électorat. Le secrétaire général du PS n'avait pas fait de promesses électorales. Durant cette campagne, il a adopté une stratégie qui consistait à donner de lui et de son parti une image de garants de la stabilité et de crédibilité, qui manquaient au gouvernement défait de l'alliance de droite. Dans son discours de vainqueur, le nouveau Premier ministre portugais a déclaré qu'« en démocratie, il y a des vainqueurs et des vaincus, mais jamais des exclus, et que le parti socialiste ne gouvernera contre personne, l'opposition est nécessaire pour la démocratie et pour le Portugal et il mettra cette victoire au service de la modernisation et de l'avenir du pays. » Il a conclu : « Le Parti socialiste sera à la hauteur de son temps ». Cette défaite de la coalition de la droite est le pire résultat depuis 1976 et est comparée, par certains analystes, à un « tsunami » politique qui a déjà fait des victimes. Le Premier ministre dérouté Pedro Santana Lopez ne compte pas démissionner mais va convoquer une réunion du conseil national et un congrès extraordinaire, histoire de laver le linge sale en famille. De son côté, le leader du Parti populaire, Paulo Portas, qui fait de cet échec électoral une défaite personnelle, a annoncé la fin d'un cycle de son parti en démissionnant, pour ne pas avoir atteint les objectifs électoraux qu'il s'est fixés, entre autres, empêcher la majorité absolue du PS, atteindre 10% des votes et maintenir son parti comme la 3e force politique nationale, une place que lui ont arrachées les comunnistes du CDU, qui ne cachent pas, eux aussi, leur crainte de la majorité absolue des socialistes les accusent de mener souvent des politiques de droite et, relancent ainsi le débat sur la gauche rouge et la gauche rose, ou tout simplement c'est quoi être de gauche aujourd'hui ? Un autre grand vainqueur de cette élection est le président Jorge Sampaio qui avait dissous l'assemblée nationale et provoqué la chute du gouvernement de Pedro Santana Lopez - coalition de droite . Il s'est mis dans une position délicate en fin de son dernier mandat présidentiel. Si les électeurs n'ont pas voté massivement et donné une majorité absolue - dans ce cas au PS -, il serait accusé de laisser le pays dans une position problématique sur une grave crise économique. Les attaques que lui a lancées Pedro Santana Lopez durant la campagne électorale n'ont pas satisfait les électeurs. Le président a obtenu la majorité claire à laquelle il avait lancé un appel, surtout consolidée par la hausse de 10% du taux de participation.