Avocation régionale, la rencontre organisée ce jeudi par l'association des pédiatres de Constantine a réuni, à l'auditorium de la faculté de médecine, un large panel de médecins spécialisés en pédiatrie, radiologie, pneumologie pédiatrique et chirurgie pédiatrique. Issus de 14 wilayas de la région Est, ces derniers ont débattu d'une thématique à large spectre articulée autour de la malformation du poumon chez l'enfant, des pathologies du poumon profond et de l'asthme. En marge de ces trois chapitres, l'accent a été mis sur la mucoviscidose, une maladie orpheline très peu connue en Algérie, d'autant que sa problématique et ses tenants et aboutissants sont rarement à l'ordre du jour des rencontres médicales. Pourtant, il est impératif que cette grave pathologie, caractérisée par une anomalie de l'hydratation des sécrétions, surtout au niveau du poumon et du pancréas, entraînant une toux respiratoire et des troubles de la croissance de l'enfant, polarise, d'une manière ou d'une autre, l'attention des instances de la santé publique de la wilaya de Constantine. Selon les déclarations du Dr Khelifi-Touhami, initiateur de cette journée et président de l'association des pédiatres de Constantine, lors d'un point de presse, « il est impossible, de poser à l'échelle de notre région un diagnostic fiable et, dans cette optique, la seule alternative s'offrant aux patients est de se déplacer à Alger ». Conscient que cette problématique pénalise durement les malades et leurs familles, l'orateur nourrit l'ambition de finaliser un projet en cours, dénommé « Algérie Muco » dont la finalité est d'apporter aide et assistance aux patients atteints de cette maladie, dite orpheline. Un projet soutenu par les Dr Epaud et Ducou Lepointe, deux praticiens en poste à l'hôpital Trousseau de Paris. Très actifs durant cette journée, ces derniers ont animé, outre un atelier portant sur la mucoviscidose, pas moins de onze conférences sur les quinze inscrites lors de cette journée. Entre autres thèmes abordés, ces deux spécialistes, connus et reconnus outre- mer, ont focalisé leur intervention sur l'origine et l'imagerie des malformations pulmonaires et sur leur prise en charge. Un intérêt particulier a été également porté à l'asthme, une pathologie difficile à traiter, selon plusieurs avis exprimés. Cette maladie, de plus en plus répandue dans notre pays, est, malgré une sensible amélioration des conditions de vie, responsable de 3% des décès enregistrés chez les enfants hospitalisés pour une affection respiratoire, en particulier l'asthme. En outre, selon une étude réalisée sur un large échantillonnage issu de différents niveaux sociaux par un institut national de santé publique, 50% des enfants de moins de 10 ans et 30% des adolescents ne respectent pas le traitement préconisé, ce qui a entraîné chez certains d'entre eux de sérieuses complications et de nombreux décès. D'après cette même étude de proximité, les facteurs déclenchants les plus évidents sont liés à la pollution atmosphérique, la malnutrition, les mauvaises conditions de vie, la promiscuité, l'absence d'allaitement maternel et une naissance prématurée.