Les vergers, qui occupent de larges parcours, sont dominés par l'«achemlal», une variété d'olives dont les baies, d'un noir de geai à maturité, donnent une huile appréciée des fins gourmets. La récolte d'olives, cuvée 2012/2013, s'annonce sous de bons auspices dans cette circonscription rurale. De quoi se consoler de la précédente olivaison qui, pour le moins qu'on puisse dire, est à remiser aux oubliettes. «Nous savons d'expérience qu'à une période de disette se succède une période de récolte, même si cette règle d'alternance n'est pas toujours respectée», souligne un paysan du village Taslent, bien ferré sur l'oléiculture. Notre virée dans cette contrée, sanctuaire de l'olivier s'il en est, coïncide avec les travaux de débroussaillage et de nettoiement du sol, préludes à l'entame de la récolte. «Le démarrage de la récolte intervient généralement à partir du 15 décembre. Néanmoins, il y a des gens qui s'y prennent prématurément, de peur d'être bloqués par la neige», dira un oléiculteur de Tighilt Makhlouf. Notre interlocuteur justifie la récolte tardive par le souci évident de laisser les baies parvenir à maturité, afin de donner la pleine mesure de leur rendement. Celui-ci, nous indique-t-on, oscille, bon an mal an, autour de 18 litres par quintal. Dans certaines localités, l'olivier se remet laborieusement des séquelles causées par les longs mois de sécheresse et de canicule de l'été dernier. Cependant, pratiquement tous les vergers donnent à voir une fructification abondante des charpentières. On relève également une faible infestation des olives par le Dacus, un parasite dont l'action induit une baisse du volume de la production. «Nous avons bon espoir de renflouer nos réserves, et tenir au moins jusqu'à la prochaine olivaison», déclare, sur un ton optimiste, un vieillard de Tizi Maâli.