Au lendemain des élections locales et à défaut des majorités absolues dans des dizaines d'APC, les tractations commencent en vue de contracter des alliances, chose inéluctable pour éviter le blocage des communes dans la wilaya de Tizi Ouzou. Pour ce qui est de l'APW, le jeu des alliances est déjà scellé. L'assemblée de wilaya, qui est revenue au FFS avec 17 sièges, sera confortée par les 7 élus FLN pour en faire 24 voix sur 47, soit tout juste une majorité absolue. «Le FLN a conclu un protocole d'accord avec le FFS pour l'APW. Il a laissé, par contre, libre cours à ses élus de composer avec n'importe quel parti dans les communes pour éviter le blocage et travailler dans l'intérêt des citoyens de la région», nous a précisé une source proche de la mouhafadha de l'ex parti unique. Dans d'autres communes, nombreux sont les élus qui détiennent des majorités relatives et qui seront obligés de composer avec d'autres partis ou avec les indépendants. C'est le cas d'ailleurs de la commune de Tizi Ouzou qui nécessite une coalition pour pouvoir élire le président de l'APC, étant donné qu'aucune liste en lice aux élections de jeudi dernier n'a eu plus 35% des voix. Il y a le RCD qui a obtenu 7 sièges, le FFS 6, le FLN 6, le RPR 6 et 4 pour le RND et le MEN. Cela dit, le maire de la capitale du Djurdjura sera issu d'une alliance entre au moins trois formations politiques. Hier, en fin de journée, des informations non encore confirmées faisaient état d'un accord entre le RPR, le RND et le RCD pour élire Ouahab Aït Menguellet, tête de liste RCD, maire de Tizi Ouzou. «Nos sections au niveau des communes et les têtes de liste sont libres de prendre des contacts informels avec les élus des autres partis. Toutefois, ils se référeront à la direction régionale du parti pour la décision finale», nous dira un cadre du RCD. La formation de Mohcine Bellabès a réussi à récupérer, à la faveur d'une alliance avec le FFS, l'APC de Aïn El Hammam qui a été remportée, mais avec moins de 35% de suffrages exprimés, par le MPA de Amara Benyounès. Dans la commune de Tigzirt, le RCD, qui a obtenu une majorité relative, compte composer avec le FFS ou le FLN. «Nous n'avons pas encore tranché, mais nous avons le choix de composer avec le FFS ou le FLN pour l'intérêt de notre population que nous remercions pour la confiance renouvelée pour notre parti», nous dira Malek Ouhadad, un responsable local du parti. Dans la même daïra, à Iflissen, le FFS prend les affaires de la municipalité, au détriment du RCD qui a obtenu une majorité relative avec moins de 35% des voix. Le parti de Hocine Aït Ahmed a conclu ainsi un protocole d'accord avec le RND et les indépendants qui ont eu respectivement deux et trois sur les 15 sièges que compte la municipalité. Ainsi, avec ses trois autres élus, le FFS présidera l'assemblée. D'autres communes ont déjà eu recours au jeu des alliances. Aux Ouadhias, ce sont les indépendants qui détrônent le FFS après avoir bénéficié du soutien du MSP. A Aït Bouadou, le FFS reprend l'APC suite à une alliance avec le FLN au détriment du RCD qui s'est offert, au préalable, une majorité relative mais avec moins de 35% de voix. Plusieurs autres municipalités se trouvant dans l'obligation de recourir à des collusions pour éviter le blocage de l'APC, à l'image de Larbaâ Nath Irathen, Azazga, Draâ Ben Khedda et Tadmaït.