Dans une lettre adressée au souverain marocain, des sénateurs américains ont exprimé leur « préoccupation » et demandé la libération des sept militants sahraouis des droits de l'homme, récemment arrêtés par les autorités marocaines à leur retour des camps de réfugiés. « Nous estimons que cette arrestation ne va pas dans le sens des mesures de confiance entre votre gouvernement et le Front Polisario dans le conflit du Sahara occidental », est-il mentionné dans cette missive, qui souligne que cette situation pourrait être « préjudiciable quant à la réussite des négociations parrainées par l'Organisation des Nations unies ». Selon l'agence de presse sahraouie SPS, qui a rapporté hier l'information, les sénateurs américains ont ainsi exhorté le roi du Maroc à « défendre les valeurs universelles de liberté, de démocratie, de solidarité, de justice et de fraternité », l'appelant à « promouvoir les nobles idéaux des droits de l'homme et de les appliquer spécifiquement aux Sahraouis », est-il écrit dans la lettre signée notamment par James M. Inhofe, du sous-comité pour l'Asie orientale et Pacifique et Jim de Mint, du sous-comité pour les affaires européennes au Sénat des Etats-Unis. Enlevés le 8 octobre dernier à l'aéroport de Casablanca, les sept militants sahraouis (six hommes et une femme) ont été déférés par la suite au tribunal militaire de Rabat avant d'être conduits à la prison de Salé, dans la capitale marocaine, après être restés huit jours entre les mains des différents services de sécurité et de renseignement marocains sans aucun contact avec leurs familles ni avec leurs avocats. Ils avaient séjourné dans les camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés avant de se rendre à Alger, où ils ont pris part à une rencontre lors de laquelle ils ont apporté des témoignages sur la répression policière et le harcèlement judiciaire exercés contre eux et contre la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental. Les participants à la conférence sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental ont également souligné, hier à Vitry-sur-Seine, en île de France, la gravité de la situation prévalant dans les territoires sahraouis occupés et la nécessité de pressions internationales sur le Maroc pour le contraindre à mettre fin aux violations des droits de l'homme dans cette région. Alain Adoubert, maire de Vitry, dans son allocution de bienvenue, a expliqué que l'organisation de cette rencontre dans sa municipalité se veut « un combat de solidarité, de justice et de droit (et une) continuité de l'élan de solidarité avec le peuple sahraoui initié depuis 1983 ». M. Adoubert, tout en faisant un rappel historique de la lutte sahraouie contre l'occupation marocaine, a fustigé le silence et la complicité des médias en France qui n'accordent aucune place à cette cause juste.