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Européens et Américains réclament la libération des sept militants sahraouis Alors que des associations marocaines commencent à déplorer la situation des droits de l'Homme en Algérie
Plus de répit pour ceux qui ne respectent pas les droits de l'Homme au royaume chérifien. Il ne passe pas un jour sans que l'on décrie la situation des droits de l'Homme, notamment les militants sahraouis. Les dénonciations n'émanent plus uniquement de l'extérieur mais aussi de certaines associations marocaines qui commencent à exprimer leurs désaccords avec cet état des lieux intenable. Le cas des sept militants sahraouis incarcérés depuis des semaines est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les voix de protestations n'ont cessé de s'élever pour revendiquer leur libération. Ces voix se sont multipliées dès l'annonce de la juridiction qui abriterait le procès. Traduits devant un tribunal militaire, les militants sahraouis risquent d'être condamnés sans aucun appel possible et sans témoins sur ce simulacre de procès. Hier, c'était au tour du gouvernement suédois de se déclarer «préoccupé» par la situation des sept militants sahraouis enlevés récemment à l'aéroport de Casablanca (Maroc), affirmant assurer un suivi continu de la question auprès du gouvernement marocain et de l'Union européenne (UE), a indiqué le ministre suédois des Affaires étrangères, M. Carl Bildt, cité par l'agence de presse sahraouie SPS et repris par l'agence de presse algérienne APS. «Après l'arrestation, le 8 octobre dernier, de 7 militants sahraouis des droits de l'Homme, nous avons exprimé au Maroc la préoccupation de la Suède sur la situation de ces militants et réitéré l'importance du strict respect de leurs droits», a relevé M. Bildt qui a indiqué que son pays a également demandé au gouvernement marocain de le tenir informé sur cette question. Des sénateurs américains ont exprimé, pour leur part la même préoccupation. «Nous estimons que [cette arrestation] ne va pas dans le sens des mesures de confiance entre votre gouvernement et le Front Polisario dans le conflit du Sahara occidental», est-il mentionné dans leur missive qui souligne que cette situation pourrait être «préjudiciable quant à la réussite des négociations parrainées par l'Organisation des Nations unies». Pas plus tard que vendredi dernier, l'Association européenne des juristes pour la démocratie et les droits de l'Homme dans le monde (AEJDH) s'est jointe, de son côté, aux appels qui foisonnent pour exprimer «sa profonde préoccupation» de l'arrestation et de la détention au secret des sept militants sahraouis des droits de l'Homme, sous la menace de fausses accusations des autorités marocaines. Dans une lettre envoyée jeudi dernier au président du Conseil de l'Union européenne et Premier ministre suédois, John Fredrik Reinfeldt, l'association ne demande pas moins que leur «libération immédiate». Elle a dénoncé le fait qu'ils soient détenus comme des prisonniers d'opinion pour avoir exprimé pacifiquement leur soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui. Dans cette lettre, le secrétaire général de l'AEJDH, Thomas Schmidt, informe le président du Conseil de l'UE que les sept prévenus, qu'il a rencontrés lors de sa récente visite aux camps de réfugiés sahraouis, appartiennent à un certain nombre d'organisations de défense des droits de l'Homme et d'autres groupes de la société civile. Il lui demande notamment de faire tout son possible pour contribuer à la libération des sept militants des droits de l'Homme emprisonnés, et de rappeler au royaume du Maroc ses obligations en vertu des pactes et protocoles internationaux qu'il a signés. Côté marocain, c'est l'Association de défense des droits de l'Homme au Maroc (ASDHOM) qui a élevé la voix pour exprimer «ses inquiétudes» devant la dégradation de la situation des droits de l'Homme au Maroc et exige «la rupture par les autorités marocaines de la logique sécuritaire et répressive basée sur des prétendues ‘'lignes rouges'' à ne pas dépasser». «Tous les indicateurs sont au rouge. Les libertés des citoyens, des militants associatifs et politiques, des journalistes et des défenseurs des droits de l'Homme sont mises à mal dès lors qu'il y a ‘‘franchissement'' des sacro-saintes “lignes rouges” : la monarchie, la religion et l'intégrité territoriale», souligne l'ASDHOM, dans un communiqué publié à Paris, à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration. Parmi les atteintes, l'ONG marocaine n'hésite pas à évoquer le cas des sept militants sahraouis «connus pour leur engagement politique et associatif» et interpellés le 8 octobre à leur descente d'avion à Casablanca, après leur séjour dans les camps des réfugiés sahraouis. «Après une semaine d'interrogatoires par les services secrets, ils ont été déférés devant le tribunal militaire de Rabat.». G. H.