Suite aux menaces de grève illimitée émises par le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) et tout particulièrement les sections syndicales des wilayas du sud du pays, le ministère de l'Education nationale a organisé, le 22 octobre, une rencontre en son siège. Cette réunion, présidée par le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, secondé par le secrétaire général du ministère, a vu la participation du coordinateur national du Snapest, ainsi que des coordinateurs régionaux des zones sud-ouest et sud-est. A l'issue de ces pourparlers, le syndicat a annoncé, dans un communiqué rendu public hier, la suspension de la grève « jusqu'à l'application des engagements pris par le ministère ». L'un des premiers motifs de cette contestation syndicale est le nouvel aménagement dans les emplois du temps qui a découlé du changement des jours de repos. Le prolongement de l'année scolaire jusqu'à la date du 4 juillet 2010 avait aussi soulevé le mécontentement dans ces régions. Pourtant, en dépit du satisfecit suscité par cette rencontre, nulle réelle solution n'a encore été avancée par le ministère de tutelle. Seul l'engagement « d'organiser deux journées d'études » en novembre prochain afin « d'éviter les mesures improvisées, tout en étendant les discussions à l'ensemble des problèmes, des handicaps et des difficultés dont souffre le secteur de l'éducation dans les régions du Sud », est-il mentionné dans le document. Ce séminaire « devra se tenir dans l'une de ces wilayas, sous l'égide du ministre, en présence des représentants et des membres de la famille scolaire veut arriver à trouver des solutions pratiques et pédagogiques qui contenteront l'ensemble ». La nouvelle répartition des horaires, la surcharge des programmes et des volumes horaires des cours ont soulevé une vague de contestation non pas uniquement dans le corps enseignant mais aussi chez les lycéens, collégiens et parents d'élèves qui se sont insurgés, organisant de nombreuses grèves sur tout le territoire national, qui ont parfois tourné à l'émeute. Déplorant la situation du système éducatif et conspuant le ministre de tutelle, les manifestants avaient aussi brandi l'unification des couleurs de tabliers comme étant une complication supplémentaire, une diversion quant aux vrais problèmes dont souffre l'école algérienne. Même argument avancé par l'intersyndicale de l'éducation, lors de la grève, largement suivie, le 5 octobre dernier. L'un des autres points abordés durant cette réunion concerne la circulaire ministérielle datée du 12 octobre dernier, qui a trait aux logements de fonction dont doivent bénéficier les enseignants activant dans le Sud. « Son application sera gelée, et ce, jusqu'à ce que les concours de wilayas soient effectués, qui permettront de connaître les matières pour lesquelles un manque de professeurs locaux est constaté », explique le communiqué. De même, le quota de logements non attribué devra être distribué selon les critères usités, sous la supervision d'une commission spécialement formée à cet effet et qui intégrera de « vrais représentants des professeurs ». Par ailleurs, « le ministre a pris l'engagement de réévaluer les quotas de logements destinés à l'enseignement secondaire et technique », a conclu le Snapest.