L'Intersyndicale de la Fonction publique critique la démarche du gouvernement tendant à détourner le débat autour des salaires sur l'augmentation du SNMG uniquement. « C'est une fuite en avant. Le gouvernement ne veut pas assumer l'échec de sa politique salariale et tente de centrer le débat sur l'augmentation du SNMG pour atténuer l'ampleur de la contestation sociale », a affirmé Salem Sadali lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Selon lui, la majoration du salaire minimum garanti ne bénéficiera pas aux smicards et à la classe moyenne. « Ce sont ceux qui ont des salaires indexés sur le SNMG qui vont en bénéficier », lance-t-il. Pourquoi ? Selon lui, tant qu'on n'a pas abrogé l'article 87 bis de la loi 90/11 relative au SNMG, l'augmentation des salaires n'aura aucune répercussion sur les bas salaires. Le SNMG est calculé, à la faveur de cet article, en incluant les primes et les indemnités dont bénéficient les travailleurs. Ce qui pénalise, selon les syndicats, les smicards. « Si on ne révise pas la politique salariale, la prochaine augmentation des salaires sera un coup d'épée dans l'eau », soutient encore Salem Sadali. Intervenant à la même occasion, Idir Achour, porte-parole du CLA, souligne que selon le budget consacré à l'augmentation des salaires dans le cadre de la loi de finances pour 2010, la revalorisation « des salaires sera de 500 à 1000 DA ». « L'augmentation ne dépassera pas 5% », dit-il. Pour sa part, Rachid Malaoui, secrétaire général du Snapap, relève des paradoxes dans la politique du gouvernement. Au moment où on applique, explique-t-il, l'austérité vis-à-vis des fonctionnaires, les députés, eux, bénéficient de beaucoup d'avantages. « En plus de son salaire, le député perçoit à la fin de son mandat 300 millions de centimes nets, alors que cette somme n'était que 100 millions de centimes auparavant. Par contre, les fonctionnaires n'arrivent pas à joindre les deux bouts », lance-t-il. Ce faisant, les représentants de l'Intersyndicale de la Fonction publique se montrent déterminés à poursuivre la protestation pour améliorer les revenus des travailleurs. « Nous lançons un appel à tous les travailleurs pour rester mobilisés afin d'avoir les salaires que nous voulons. Sinon ils (les responsables du gouvernement, ndlr) ne nous donneront que les salaires qu'ils veulent », déclare Salem Sadali.