Leur capacité de mobilisation sera connue aujourd'hui. Les travailleurs de la Fonction publique seront en grève, aujourd'hui, à l'échelle nationale. Un mouvement auquel a appelé la Coordination des douze syndicats autonomes en plus du CLA. L'éducation, la santé, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle sont touchés par la grève d'aujourd'hui. Les syndicalistes ont accordé leurs violons pour créer ainsi une «force syndicale» et faire front aux nouvelles donnes sociales qui s'imposent. A l'origine de cette contestation, la situation explosive à la veille de la rentrée sociale. Même si des divergences sont relevées entre les organisations syndicales, celles-ci sont néanmoins unies autour d'une cause commune: les salaires et leur représentativité dans les débats sociaux. Les représentants de cette Coordination se disent déterminés à défendre les droits des travailleurs. La dégradation de la situation socioprofessionnelle que subissent les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique, caractérisée, estiment les syndicalistes, par l'érosion du pouvoir d'achat et la non-reconnaissance des syndicats autonomes, est fortement dénoncée. Pour les représentants syndicaux, la décision de l'augmentation des salaires devient caduque du moment qu'elle est déjà absorbée par la cherté de la vie. «Le débrayage est motivé par le laminage insupportable du pouvoir d'achat et le déni d'existence des syndicats autonomes», explique Meziane Meriane, coordinateur et porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA), de son côté, revendique un salaire qui maintienne le pouvoir d'achat, un statut particulier qui préserve les acquis des luttes et une retraite spécifique après 25 ans de service. Les «12+1», entre autres le Cnes, le Snpdsm, l'Unpef, le Snapest, le Snte, le Snpsp, du Snvpaf, du Snpssp, du Snapap et du Satef. sont unanimes à demander la révision de la nouvelle grille des salaires «qui ne répond nullement aux attentes des travailleurs». Ainsi, la Coordination des syndicats autonomes réussira-t-elle à mobiliser les fonctionnaires? La réponse sera donnée aujourd'hui. Il faut rappeler dans ce contexte l'échec de la grève du 10 mai 2006 organisée par l'Intersyndicale de la Fonction publique. Celle-ci n'avait pas eu d'écho favorable de la part des travailleurs des différents secteurs. L'Intersyndicale n'avait pas réussi à mobiliser les fonctionnaires malgré l'union des représentants syndicaux puisque les fonctionnaires ont répondu timidement à l'appel. Il faut souligner que cette grogne sociale trouve son origine dans la polémique soulevée au niveau du gouvernement sur l'augmentation des salaires. L'on se rappelle que Ahmed Ouyahia alors chef de gouvernement à l'époque, s'était opposé à toute augmentation laquelle, avait-il argumenté, «doit être le résultat d'une croissance économique». Pour M.Ouyahia, notre pays doit impérativement s'aligner sur les standards internationaux qui font des indicateurs économiques, les référents en matière de politique salariale. Par contre, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, a réussi à convaincre le président de la République de la hausse des salaires et avait annoncé en septembre 2007 l'augmentation. Annonce qui avait alors désamorcé une rentrée sociale explosive mais qui était jugée insuffisante. En fait, Belkhadem n'a fait que casser le thermomètre pour faire baisser la température. L'annonce n'a fait que retarder cette crise. Les observateurs estiment que l'augmentation décidée ne règle pas les problèmes soulevés par les syndicalistes. Selon ces derniers, une solution plus judicieuse consistant à augmenter le Snmg aurait pu contenir la grogne des travailleurs.