«Cette question sera examinée par le gouvernement une fois proposée aux débats.» Interrogé à sa sortie, jeudi dernier, de l'hémicycle de l'Assemblé populaire nationale, le ministre des Finances, Mourad Medelci, s'est gardé de se prononcer sur une possible révision à la hausse du Snmg après avoir opté pour une augmentation qui touchera les compensations et autres primes prises en compte dans le calcul des salaires. «Cette question sera examinée par le gouvernement une fois proposée aux débats», a répondu le ministre des Finances à la question d'un journaliste qui demandait si l'augmentation du salaire national minimum garanti (Snmg) est possible dans le cadre de la revalorisation salariale. Mourad Medelci a annoncé, par ailleurs, que l'autre augmentation annoncée consommera une enveloppe budgétaire à hauteur de 96 milliards de dinars, uniquement pour l'année en cours. Ce qui représente environ 1,4 milliard de dollars, à en croire le ministre. Cette cagnotte sera prise en charge dans le cadre de la loi de finances complémentaire prévue pour le mois de juillet. Même si les salaires des travailleurs de la Fonction publique seront revus à la hausse, cela est officiel, demeure la satisfaction de l'autre solution réclamée par les travailleurs qui est l'augmentation du Snmg. Le groupe de travail gouvernement-Ugta a statué, après avoir approuvé la nécessité d'augmenter les salaires, sur une fourchette allant de 1660 DA à 5415 DA net. En brut, le plafond donne 8500 DA. Cette hausse concernera particulièrement l'indemnité complémentaire des revenus (ICR) qui sera gonflée, se référant aux résultats annoncés. Cela dit, l'augmentation du salaire national minimum garanti (Snmg) n'est pas encore acquise, ce qui laisse croire que seules certaines indemnités seront touchées par la hausse. La bataille demeure ouverte pour le Snmg et le secteur privé qui n'est pas concerné par la hausse admise. Pourtant, ce même secteur privé est appelé à conduire la locomotive de l'économie nationale, en voie de se conformer aux nouvelles donnes universelles. Mourad Medelci a expliqué que chaque «secteur est soumis à des mécanismes différents». Et de préciser sur sa lancée que chaque réclamation sera solutionnée dans le cadre des conventions collectives signées dans tous les secteurs. Même si les patrons ne se montrent pas fermes quant à l'augmentation des salaires du secteur privé, reste la difficulté de représenter les travailleurs afin de débattre, avec le patronat, cette réclamation. Car, pour les travailleurs de la Fonction publique le problème ne s'est pas posé du fait que l'Ugta a engagé, au nom des travailleurs, des pourparlers qui ont abouti, selon l'annonce faite, à une augmentation acquise. Pour les salariés du secteur privé, certaines organisations patronales, à l'instar de la Confédération algérienne du patronat (Cap), ont accepté l'augmentation des salaires à la condition de revoir à la baisse les charges fiscales de l'entreprise. C'est une suggestion qui tient la route, mais qui dépend de l'acquiescement des pouvoirs publics. Ce qui veut dire que le Trésor public est appelé encore une fois à sacrifier au profit des travailleurs du secteur privé après ceux de la Fonction publique. Le ministre des Finances, interrogé jeudi sur cette question précise, a affirmé qu'il n'est que membre du gouvernement et qui ne peut faire aucun commentaire à ce sujet. Il a, néanmoins, déclaré qu'il est important de veiller à l'équilibre du Trésor public.