A l'occasion de l'anniversaire de la mort de Abdelhafid Boussouf, la wilaya de Mila a concocté un programme spécial pour se rappeler de celui qui est considéré comme l'artisan des services de renseignements algérien. Un tournoi national de handball et une multitude d'activités culturelles sont prévus à partir de dimanche 30 décembre. Abdelhafid Boussouf est né le 17 août 1926 à Mila, où il a effectué ses études primaires. Encore enfant, avant la Seconde Guerre mondiale, il se rend à Constantine où il adhère au PPA. Et c'est là qu'il fait la connaissance de Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M'hidi, Lakhdar Bentobal et d'autres. Il rejoint l'OS et devint vite l'un de ses membres les plus actifs et les plus éminents. Après la découverte de celle-ci en 1950 par les autorité coloniales, il entre dans la clandestinité dans les environs d'Oran et devient responsable de la région de Tlemcen au sein du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), de même qu'il fut membre du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) et assiste à la réunion des «vingt-deux», qui rassemble les délégués des différentes régions, à Alger, fin juin 1954. Pendant la Guerre de libération, il est nommé adjoint de Ben M'hidi dans la Wilaya V (Oranie), chargé de la région de Tlemcen. Après le Congrès de la Soummam en 1956, il devient membre du Conseil national de la Révolution algérienne et à partir du mois de septembre 1956, il est nommé chef de la Wilaya V, en remplacement de Ben M'hidi, avec le grade de colonel. Il participe à la mise en place du réseau de transmissions et de renseignements dans la Wilaya V. Le réseau est étendu, dès 1957, à l'ensemble des wilayas. En septembre 1957, il devient membre du Comité de coordination et d'exécution (CCE). En septembre 1958, il est nommé ministre des Liaisons générales et des Communications dans le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il joue un rôle important dans la création de l'appareil de renseignements et de communications, ainsi que dans la formation de cadres dans ce domaine, au point d'avoir été surnommé le «père des services de renseignements algériens». A l'indépendance, Boussouf se retire de la scène politique nationale, sans se retirer complètement des affaires : pendant son retrait de la vie politique nationale, il devint, en effet, conseiller pour l'équipement des forces armées de Hafez el-Assad et de Saddam Hussein. Il mourut le 31 décembre 1980 à Paris. De nombreux historiens, écrivains et journalistes du monde, lui ont consacré des œuvres. La longue biographie de Cherif Abdedaïm, intitulée Boussouf, le révolutionnaire aux pas de velours (ANEP 2012), en est une.