Le certificat d'origine n'est plus exigé, les opérateurs doivent seulement fournir un engagement des titulaires de marques. Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, recule dans le dossier sensible de la pièce détachée. Dans une note adressée le 10 décembre dernier, aux directions du commerce, le département de M.Djaâboub assouplit la procédure d'importation de la pièce de rechange automobile. Cette information rapportée par le journal on line Tout sur l'Algérie a été confirmée par les concessionnaires automobile contactés, hier, par L'Expression. Effectivement, le certificat d'origine du produit n'est plus exigé. Les opérateurs doivent seulement fournir un engagement des titulaires de marques ou de leurs représentants, attestant que les produits concernés sont d'origine. L'engagement doit aussi préciser les pays d'implantation des usines de fabrication. Un ouf de soulagement a été exprimé par les concessionnaires qui se sont dits lésés par cette mesure. Ils estiment que ce nouvel ajustement apporté par le département de M.Djaâboub rend moins abrupte la directive gouvernementale du 2 novembre dernier. Des équipementiers de renom comme Valeo, Bosch, ou Dhilfi peuvent très bien équiper un constructeur français sans pour autant être établi en France. Soit, mais ce qui est plutôt inquiétant dans cette mesure est ce revirement du ministère du Commerce. Près de 38 jours après l'entrée en vigueur, le 2 novembre dernier, de la mesure d'interdiction d'importer des pièces qui ne sont pas d'origine, le département de Djaâboub renonce à ce qu'il a annoncé en grande pompe. «Ne sera pas admise en Algérie à partir du 2 novembre si elle n'est pas achetée dans son pays d'origine», a publiquement déclaré M.Djaâboub le 2 novembre au cours d'une rencontre avec les cadres de son ministère à Alger. Pourquoi ce revirement? Le ministre ne l'expliquera jamais. Tout comme il a fait un revirement en septembre dernier à propos de l'exportation des produits fabriqués à partir des céréales importées. Les exportateurs des produits alimentaires issus des céréales importées et subventionnées ont été priés de mettre fin à leur activité. Une mesure qui a introduit en même temps une confusion grave. Il y a, en effet, des transformateurs algériens qui importent par leurs propres moyens les matières premières, mais qui se trouvent, eux aussi, interdits d'exportation des produits finis. A l'origine de toute l'affaire, se trouve le comité interministériel chargé de répartir les quotas des céréales à travers les différentes minoteries. C'est ce comité qui a donné l'alerte et qui a saisi le ministère du Commerce. Ainsi, toutes les entreprises qui effectuent leurs achats auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales ne sont plus autorisées à écouler leurs marchandises à l'étranger. Pour celles qui ont leurs propres filières d'importation, les choses devraient être différentes, mais le flou subsiste toujours. Certains gestionnaires de ces sociétés ont déjà pris contact avec l'Anexal (Association nationale des exportateurs algériens) pour s'informer des procédures à suivre afin d'éviter cet écueil. Ce n'est qu'un autre exemple de décisions prises à la hâte et qui, dans bien des cas, nuisent beaucoup plus qu'elles ne rendent service au pays. La prise de décision et son annulation ne semblent obéir à aucune logique économique. Le remplacement du certificat d'origine par une simple attestation d'origine du produit délivrée par le fabricant ne va pas freiner l'importation des pièces de rechange contrefaites. Car celui qui contrefait les pièces de rechange peut facilement produire de faux certificats d'origine. L'Algérie importe 80% des pièces de rechange des véhicules de Chine, de France, d'Italie et de Corée du Sud. En 2008, les importations de pièces automobiles ont atteint un volume de 44.256 tonnes pour une valeur de 291 millions de dollars. Durant la même année, 1316 tonnes de pièces de rechange contrefaites d'une valeur de 5,7 millions de dollars ont été saisies pour «absence de la marque et défaut d'étiquetage». L'Algérie a importé plus de 350.000 véhicules en 2008 pour 3,5 milliards de dollars, selon les chiffres officiels.