Le vent ne semble pas bien tourner pour le projet de construction d'une centrale électrique à Amizour, dont le début des travaux est déjà le siège d'une vive opposition du voisinage qui conteste son implantation sur des terres considérées à haute intensité agricole. Le ministère de l'agriculture, qui n'a pas donné encore son quitus pour leur distraction, renforce la résistance des opposants, notamment ses occupants réunis en ferme pilote, mais alimente le dépit du groupe Sonelgaz, qui n'écarte pas l'éventualité de le déplacer vers une wilaya limitrophe. «Il faut impérativement que le projet soit achevé et mis en fonction avant l'été», affirme, M. Bouchareb, qui met en avant l'enjeu de cet équipement, qui de son point de vue «va mettre fin à tous les désagréments en matière d'alimentation électrique dans la wilaya». Décidée à titre d'urgence par le gouvernement, cette centrale d'une puissance de 160 mégawatts va apporter «une production complémentaire de nature à répondre à l'augmentation croissante de la demande en électricité et améliorer la viabilité de l'ensemble du réseau», souligne pour sa part le directeur de wilaya de l'énergie et des mines, M. Omar Sebaâ, qui n'exclut pas également pour sa part, en cas de persistance des oppositions, de délocaliser le projet vers d'autres latitudes. «Son enjeu est d'ordre national. Sa mise en œuvre ne peut souffrir de quelques retards de quelques natures soient-il» a-t-il affirmé, fixant les délais d'attente au plus tard au mois de février prochain, coïncidant avec l'arrivée au port de Béjaïa des équipements requis. Ces derniers, d'une valeur avoisinant 200 millions de dollars, ayant été commandés auprès d'un fournisseur Nord-Américain. La centrale, de type mobile, se compose de huit groupes turbines d'une puissance de 20 Mégawatts chacun. Elle devrait prendre pied sur un domaine privé de l'Etat d'une superficie de 12 hectares, situé à la sortie Ouest d'Amizour, à l'entame du carrefour conduisant vers la localité d'El-Kseur. Le choix du terrain a pour sa part été effectué également sous le sceau de l'urgence mais après consultations de toutes les instances concernées, qui toutes ont donné leur accord favorable à l'exception de la subdivision des services agricoles d'Amizour, que d'aucuns jugent au demeurant «être dans son rôle», en raison de la nature du terrain classé à «haute intensité agricole». Le choix a été dicté par la proximité de cette zone avec le gazoduc qui alimente la wilaya, et la présence sur les lieux d'une ligne à haute tension, deux facteurs déterminants, rarement trouvables ailleurs, selon M. Bouchareb. Les travaux, notamment la préparation des tâches en rapport avec le génie civil, devaient débuter symboliquement avant la fin décembre 2012, et supposé se faire impulser après une réunion «au sommet», et tenue sur place, de nombre de directeurs de filiales du groupe Sonelgaz, en l'occurrence la CEEG, GRTE, GRTG et l'INERGA.
