«C'est ici que j'ai retrouvé ma quiétude, cela me rappelle les premières années de mon enfance, de la vie de mes parents quand ils n'avaient pas besoin de tout acheter pour se nourrir», confesse Youcef, un fonctionnaire qui est allé labourer son champ dans sa région natale. Avec sa femme, qui, dit il, n'a besoin que d'une carte d'agricultrice, il a lancé le défi de faire prospérer des parcelles de terrain héritées de son père. Depuis quelques années, son temps libre, il le passe sur les hauteurs de cette localité aux terres si fertiles qu'elles rapportent un rendement dépassant toutes ses prévissions. Fièrement, d'ailleurs, il nous exhibe le tubercule d'une patate qui a pesé…un peu plus de 700 grammes. Le fruit de son labour ne s'arrête pas là, puisque dans sa petite propriété, des dizaines d'arbres fruitiers et d'oliviers sont là pour rappeler que l'effort déployé va bientôt porter ses fruits. Un travail de longue haleine, entamé depuis quelques années. Le cas de ce fonctionnaire n'est pas unique dans cette expérience qui a poussé de nombreux résidents de la ville d'El Milia, natifs de localités rurales, à y revenir. Plus qu'une occupation ou une passion, certains avouent que ce retour aux sources est une façon de faire face à la cherté de la vie. «Au lieu de se rabattre sur des produits du marché de plus en plus chers, pourquoi ne pas travailler la terre comme l'avaient fait, à leur époque, nos parents, qui n'achetaient rien de la ville?» s'interrogent-ils. L'oléiculture, une tradition ancestrale, est revenue en force ces dernières années. Des oliveraies entières ont poussé dans des terrains débroussaillés.