Rapports attendus et qui lèvent le voile, quoi que tardivement, sur les grands agrégats financiers et les principales réalisations de la compagnie nationale des hydrocarbures pour l'exercice 2011. Au-delà d'une évolution certaine des résultats du groupe à l'export, les chiffres de Sonatrach mettent en lumière la pression que commence à constituer la demande du marché interne. Une demande qui a augmenté de 3% avec 37 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) vendus durant l'exercice cible, particulièrement pour le gasoil et le gaz. Une évolution du marché qui explique aussi et en partie la croissance des importations effectuées par Sonatrach venues accroître les charges de l'entreprise. Ainsi pour 2011, Sonatrach a importé pour 135,7 milliards de dinars d'essence et de gasoil contre un peu plus de 20 milliards de dinars une année auparavant. Des chiffres qui reflètent la hausse de 78% des importations de produits raffinés sur un exercice dont le volume global s'est établi à 2,3 millions de tonnes. La pression du marché interne se traduit aussi, selon le bilan de Sonatrach, par l'augmentation des volumes de production destinés au tiers de 1,5%, poussée, notamment, par la forte hausse de la demande de Sonelgaz laquelle a bondi de 8%. Autant d'éléments qui plaident pour une forte hausse du chiffre d'affaires de l'entreprise sur le marché local, lequel est monté de 10%. Une évolution claire, mais à relativiser quand il s'agit de la comparer aux résultats à l'exportation. Le chiffre d'affaires à l'export a ainsi inscrit une hausse de plus de 26% pour s'établir à 71,8 milliards de dollars. Une performance essentiellement imputable à la hausse des cours du brut sur les marchés internationaux. Et à Sonatrach de préciser cependant avoir maintenu le niveau des exportations en volumes à un niveau de 110,8 millions de tonnes équivalent pétrole (mtep). Les résultats financiers du groupe mettent néanmoins en avant un petit bémol : un recul de 2,6% du résultat net positif à 688 milliards de dinars. Un recul que les rédacteurs des rapports imputent à l'augmentation des charges de l'entreprise par l'effet combiné de l'augmentation des importations, de la revalorisation des régimes indemnitaires des travailleurs ayant absorbé 28 milliards de dinars, mais aussi et surtout la concrétisation de certains investissements ayant pâti du retard pris dans le lancement des appels d'offres durant l'exercice précédent. Sur ce chapitre, le bilan de l'exercice 2011 évoque des investissements de 12,2 milliards de dollars équivalents, principalement dans l'amont (40%). Des investissements qui ont notamment permis le forage de 161 puits d'exploration et de mettre en évidence un volume de réserves d'hydrocarbures additionnels prouvées et probables de 161 mtep avec 20 nouvelles découvertes. L'aval a quant à lui reçu 21% des investissements, soit 2,5 milliards de dollars équivalents, tandis que 0,5 milliard de dollars équivalents ont été investis dans l'activité transport par canalisation. Globalement et avec 53 contrats de recherche en cours en 2011, la production primaire d'hydrocarbures de Sonatrach s'est établie durant l'exercice cible à 205,8 millions de tep, dont 54 mtep de pétrole brut et 139,9 milliards de mètres cubes de gaz naturel. L'entreprise a ainsi commercialisé un volume total de près de 148 millions de tep. Le groupe pétrolier a contribué pour près de 3700 milliards de dinars de fiscalité pétrolière au budget de l'Etat.