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Emouvant film testamentaire
Avant-première mondiale de Michael Jackson's This is it À alger
Publié dans El Watan le 31 - 10 - 2009

This is it, le film documentaire posthume sur les derniers jours du King of pop, Michael Jackson, réalisé par Kenny Ortega, a été projeté mercredi soir, au cinéma Cosmos de Riadh El Feth. Un événement planétaire urbi et orbi l Le film, distribué par MD Ciné, y est à l'affiche durant quinze jours.
La réaction des fans de la première heure et de la nouvelle génération aura été cette sidérante constatation : « Michael Jackson était pourtant en superbe forme…olympique. » Effectivement, il avait toujours cette flamme, cette aura, ce charisme, cette voix et cette attitude « interstellaire » en préparant un show ambitieux, de grande envergure et inédit pour la cinquantaine de concerts qu'il devait donner à Londres (Grande-Bretagne) l'été dernier. Mais il est décédé prématurément, le 25 juin 2009, d'une crise cardiaque. Une date à marquer d'une pierre noire et où le temps s'est arrêté. Du coup, Michael Jackson entrera dans le panthéon des immortels, comme Jimi Hendrix, John Lennon ou encore Bob Marley.
Le film est un reportage faisant office d'un grand making off d'images de coulisses et de « rehearsals », plus précisément des répétitions du show conçu spécialement pour la tournée This is it annoncé en mars 2009 par Michael Jackson himself . D'ailleurs, Kenny Ortega insérera la fameuse déclaration de Michael Jackson au 02 Arena de Londres : « Ces concerts seront mes derniers shows à Londres. Je veux dire, quand je dis c'est la bonne, c'est la bonne, la dernière. Je vais interpréter ce que mes fans voudraient écouter. C'est la “der”, vraiment. Le rideau final. Merci, c'est la bonne ! » This is it s'ouvre sur le casting gigantesque de danseurs et choristes issus des quatre coins du monde, notamment de Hollande et d'Australie. Il n'en restera qu'une « dream team ». Certes This is it n'était pas conçu pour la promotion et la suite logique d'un nouvel album, mais après la disparition de Michael Jackson, cela sonne comme un film-testament. Les derniers instants scéniques d'une légende de la musique contemporaine. Ainsi, Michael Jackson compulse l'album de sa vie. His…story !
Entre répétitions et previews, Michael Jackson, longiligne, diaphane, alerte, gracieux mais surtout réservé. A la fois accessible et inaccessible. Il ne parle que par parcimonie dans le film de sa fluette et juvénile voix. Arborant ses fameuses lunettes Ray Ban noires, un catogan, tantôt une veste satinée et pantalon orange tantôt une veste grise, pantalon et mocassins noirs, il évolue d'une manière inédite, nouvelle, créative et inattendue. Il esquisse des pas coulissants, saute, virevolte, danse sans forcer le trait, avec mesure. D'ailleurs, a aucun moment le moonwalk n'est exhibé. Une forme de sobriété chorégraphique. Michael est quand même en lévitation. « Ca doit être funky », lance-t-il aux musiciens en donnant le tempo sur un scat. Un very best off revisité par analogie aux Bad et Dangerous tours.
Des images poignantes et éloquentes montrant son implication et sa rage de vaincre et convaincre. Mais pas une impression de quelqu'un qui va mourir. Smoth Criminal est un clip en noir et blanc spectaculaire et anachronique opposant Humphrey Bogart à Michael Jackson et entre réalité et fiction. Sur You Make Me Feel, il est intraitable sur l'introduction pianistique, ABC et I'll Be There, Just Can't Stop Loving You, en duo avec une jeune choriste est une belle leçon d'humilité et de déférence devant l'amour, Thriller, un nouveau film « gore » crevant l'écran de la scène, Beat it où la guitariste australienne Orianthi Panagaris, une « bombe platine » (nous rappelant la guitariste Jennifer Batten) est poussée à ses derniers et extrêmes retranchements par Micheal. « C'est toi la star, joue plus haut, fort et intense… » la stimule-t-elle. Earth Song est un rêve qui devient cauchemar moi une petite fille pourchassée par un pelleteuse : « J'aime la planète, les arbres, je respecte ces choses-là… » dit la voix off de Michael Jackson.
Cependant, This is it renferme des moments émouvants, attendrissants, touchants, voire lacrymaux comme sur Don't Care About Us, il affiche un sourire, il paraît heureux et son visage est illuminé, sur ABC et I'll Be There où Michael rend hommage à Germaine, Randy, Tito, Marlon, sa fratrie de Jackson 5, Joseph et Elisabeth, ses parents : « Je vous aime, que Dieu vous protège ! ». Prémonitoire ! S'adressant à son staff, il confiera : « Je ne veux pas forcer, je veux préserver ma voix jusqu'au jour J. » Autre moment émouvant, c'est quand Michael avoue avoir des problèmes auditifs avec l'oreille interne lors de la répétition de ABC. Un grand silence s'installe. Après les previews, Michael Jackson remerciera son équipe, Kenny Ortega, ses musiciens, ses choristes, danseurs et techniciens pour leur coopération et ajoutera à propos de son public : « Il faut les transporter et leur montrer des prouesses inédites… » C'est sûr, Michael Jackson était grisé et surexcité à l'idée de remonter sur scène et tourner une dernière fois. Toutefois, on voit pour la première fois comment Michael Jackson corrige, intervient, améliore, crée avec justesse sans fausse note et surtout avec un grand respect et humilité envers les autres.
Un ange est passé. « Le monde verra ce que l'équipe (du spectacle) a eu la chance de vivre, avec l'engagement total, la passion et la créativité que Michael a mis dans ce projet », a déclaré Kenny Ortega au magazine américain Rolling Stone. Michael Jackson est toujours vivant. On l'a vu à la salle Cosmos.
Salle Cosmos
Riadh El Feth
Tous les jours 13h-15h-18h
A l'affiche Michael
Jackson's This is it
Prix : 200 DA


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