Les travailleurs de l'entreprise publique de l'industrie de l'électroménager (Eniem), sise à Oued Aissi, à une dizaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, continuent leur mouvement de grève enclenché depuis le 23 janvier dernier. Ils campent toujours sur leurs positions, celles de maintenir la pression jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications. «Nous n'allons pas reprendre le travail avant le départ de la section syndicale de l'entreprise qui n'a rien fait pour défendre les intérêts des travailleurs», nous a précisé, hier, un représentant des grévistes. «Le changement est inéluctable au sein de cette section pour le bien des travailleurs qui veulent de nouveaux représentants», a martelé un autre employé qui, lui aussi, ajoute que ce débrayage se poursuivra tant que rien ne pointe à l'horizon quant au renouvellement, avant l'expiration du mandat, de la section syndicale affiliée à l'UGTA, (Union générale des travailleurs Algériens). Le ton durcit ainsi entre les deux parties étant donné que les travailleurs ne veulent pas lâcher prise et les membres de la section UGTA ne comptent apparemment pas céder devant la pression des grévistes. L'assemblée générale organisée, hier, et qui a regroupé les deux parties, en présence du PDG de l'entreprise, n'a pas abouti à des solutions allant dans le sens de débloquer la situation puisque les grévistes ne semblent pas prêts à reprendre le travail avant de voir les affaires de la section syndicale de l'entreprise prises en main par une autre équipe. «Les doléances qui relèvent de l'administration sont satisfaites. La production est paralysée depuis 22 jours et ce n'est pas aujourd'hui qu'on va nous trouver des compromis pour laisser tomber notre revendication. Le départ de ces syndicalistes est irrévocable», insiste un autre gréviste. Par ailleurs, rappelons que depuis le début de la grève, l'entreprise est paralysée. Les protestataires ont, en plus du débrayage, organisé plusieurs autres actions pour se faire entendre. Ils ont, d'ailleurs, observé maintes fois des rassemblements à l'intérieur de l'usine. Enfin, avec ce mouvement de débrayage, la production à l'entreprise de l'ENIEM de Oued Aissi, est totalement à l'arrêt puisque plus de 2300 travailleurs ont suivi le mot d'ordre de grève.