Distants de 3 kilomètres du chef-lieu communal de Tizi Gheniff, Marako et Adila sont deux villages très proches l'un de l'autre, longeant la RN 68. Ils comptent une population importante estimée à près de 5000 habitants. Ils n'abritent aucune infrastructure digne où la catégorie juvénile pourrait se mettre à l'abri des fléaux sociaux qui gagnent ces localités. Il existe une aire de jeux, mais le manque d'aménagement selon les normes requises fait que les jeunes la fréquentent que très rarement ou occasionnellement. « Ici, rien ne nous attire. Nous sommes contraints d'investir le chef-lieu communal pour fuir la monotonie qui pèse sur nous. », nous dit un jeune dont le quotidien rime avec chômage et ennui. Cette situation génère des conséquences très graves qui s'amplifient au point de devenir inquiétante. En effet, beaucoup de paisibles citoyens nous ont interpellé par rapport au phénomène des stupéfiants qui envahit dangereusement leur environnement immédiat. « Chaque jour que Dieu fait, des jeunes gens dont la majorité est étrangère à nos localités, sont remarqués dans les parages. Leur nombre augmente de jour en jour. Ils y viennent de toutes les régions limitrophes comme Draâ El Mizan, M'Kira, Chaâbet El Ameur, Les Issers, pour consommer et faire leurs provisions en stupéfiants si bien que nous sommes très soucieux », tiennent-ils à nous dire. Notre interlocuteur affirme avoir vu des mineurs fréquenter ces lieux de négoce. Ce constat amer démontre amplement que les jeunes dans ces milieux ruraux sont livrés à eux-mêmes. « On ne cesse de dire qu'on lutte contre ce fléau alors nos campagnes sont inondées par toutes sortes de produits interdits. On croyait que ce phénomène était typiquement urbain, mais la réalité est toute autre : les psychotropes font des ravages même dans les villages les plus reculés.