Le marché, plus connu par Souk N'sa, a résisté à de nombreuses tentatives de désintégration, à deux incendies, à plusieurs projets de délocalisation, et pourtant, il est toujours là, en dépit des mille et un problèmes qu'il génère pour la ville, notamment l'insalubrité, les maux sociaux et surtout l'insécurité pour la population, la gent féminine en premier. Il n'a, en tout cas, pas fini de faire parler de lui après plus de trois décennies de sa création. En fin de semaine, une commission composée d'éléments de la Protection civile, de l'APC, de la daïra, de la sécurité, des travaux publics…a été dépêchée sur les lieux. Le plus insolite dans cette intervention inopinée, c'est la présence de deux caméramen, qui ont tout filmé. L'opération porte sur le recensement de l'ensemble des personnes activant sur les lieux ainsi que la vérification des documents justifiant l'exercice d'une activité dans ce marché. Deux cents personnes ont été enregistrées dont 95% ne sont pas originaires de la ville. Le seul document présenté par les intéressés est une simple autorisation délivrée par l'APC à chaque individu à occuper une tente. Evidemment, les premiers bénéficiaires de cette opération, qui remonte au début des années 1980, ne sont plus sur place. Cette autorisation a été donc cédée à l'un après l'autre, suivant une transaction enregistrée auprès d'un notaire. Les personnes activant sur ces lieux repoussants, s'acquittent d'un loyer mensuel de 10 000 à 15 000 DA. Hormis le loyer, aucune autre charge n'est payée. La présence des agents des Impôts et de la SCP a été vivement ressentie par ces commerçants, uniquement attirés par la soif du gain facile. Il est à noter que cette opération est, semble-t-il, la dernière avant la délocalisation de ce souk vers un autre endroit, vraisemblablement le nouveau centre commercial en voie d'achèvement à la cité des 400 logements. Tout porte à le croire si l'on tient compte des nouvelles dispositions mises en place par les autorités locales qui veulent en finir, une fois pour toutes, avec ce capharnaüm qu'est ce souk, véritable plaie au cœur de la ville d'El Eulma.