La question de l'identité urbaine demeure liée au patrimoine, un héritage que nous devons transmettre « sain » aux générations futures. Une action prometteuse visant, non seulement à sacraliser cet héritage, mais à le conserver pour en faire un facteur de développement du territoire ; mais il n'arrive toujours pas à se concrétiser, dès lors que ce dernier est confronté à la dégradation, voire la destruction. Des chercheurs, architectes, historiens, archéologues et spécialistes du bâtiment, algériens et d'autres venus de pays arabes et européens, se sont donné rendez-vous au séminaire international, lequel se déroule depuis hier, aujourd'hui inclus, à l'auditorium Mohamed-Seddik Benyahia de l'université Mentouri, pour débattre des nouvelles technologies appliquées au domaine du patrimoine et de la capitalisation des expériences et de leurs enseignements. Initié par le laboratoire Villes et patrimoine du département d'architecture et d'urbanisme et ayant pour thème « La conservation du patrimoine : didactique et mise en pratique », cette rencontre vise par ailleurs à discuter de l'expérience dans le domaine de la restauration et de la conservation des édifices historiques et de la manière de les mettre à la disposition de la communauté universitaire. L'enjeu que constitue le patrimoine pour la ville et pour toute la société dépend de l'enseignement de l'architecture. C'est bien l'avis des universitaires, qui estiment qu'il faut faire émerger cet héritage du discours muséifiant et le placer dans un cadre plutôt pédagogique et heuristique dans le but de sortir avec un nouveau regard et de nouvelles perspectives en matière de préservation du patrimoine. En effet, et pour la première fois en Algérie, une post-graduation au département d'architecture et d'urbanisme sur la stratégie de la conservation du patrimoine a été ouverte cette année à l'université Mentouri. A ce propos, Samira Benzegouta-Debbache, directrice du laboratoire organisateur, nous fera savoir que les étudiants ayant réussi leur examen de concours national bénéficieront d'une formation de deux ans, l'une théorique et l'autre pratique, sur, entre autres, les pathologies affectant les systèmes constructifs ; ils seront encadrés par des archéologues, historiens et architectes. « Nous manquons de spécialistes et de chercheurs en restauration et en conservation qui puissent intervenir avec sagesse », dira notre interlocutrice, en ajoutant qu'il en existe uniquement 5 à l'échelle nationale. L'on saura également qu'il existe 500 sites sur tout le territoire national dont la majorité n'a pas fait l'objet de travaux de réhabilitation. A cet effet, des démarches auprès du ministère de la Culture ont été entreprises par le laboratoire Ville et patrimoine à l'effet de classer patrimoine national certains bains maures de Constantine, à l'image de Hammam Souk Laghzal, pour lequel un dossier technique a été constitué.