Dix-sept pays, dont l'Algérie, ont participé à une exposition au Palais de la culture portant sur «La sauvegarde du patrimoine euroméditerranéen». Placée sous le patronage du ministre de la Culture et de l'Information, M.Abbou, l'exposition a été organisée par la délégation de la Commission européenne en Algérie, à sa tête M.Luccio Guerrato, ambassadeur et président de cette Commission. Cette manifestation a drainé une foule de gens, notamment le ministre des Affaires religieuses, des personnalités du corps diplomatique ainsi que des représentants des 17 pays participant à cette exposition. Celle-ci s'inscrit dans le cadre du programme Euromed Héritage de la Commission européenne qui consiste en la conservation du patrimoine architectural, la restauration des sites historiques qui menacent ruine, sans oublier la conservation des manuscrits et les arts appliqués de ces 17 régions dans le monde y compris l'Algérie qui figure dans un nombre considérable de projets. «Nous faisons partie de cette opération en inscrivant une partie du patrimoine national qui est la vallée du M'zab, car elle est placée au coeur même du patrimoine algérien», a déclaré M.Abbou, soulignant les caractéristiques civilisationnelles de cette région classée patrimoine mondial par l'Unesco en 1982. Pour M.Luccio Guerrato, cette manifestation culturelle entre dans le cadre du projet Meda I visant à valoriser et à préserver les sites archéologiques, notamment dans les pays du sud de la Méditerranée. Le prix pour la concrétisation de tous les projets a été estimé à 17 millions d'euros. L'exposition, accompagnée d'un catalogue, présente les problèmes de la conservation du patrimoine culturel dans le Bassin méditerranéen avec de nouvelles perspectives en matière de coopération internationale. Aussi, fait-elle suite au grand intérêt manifesté par les partenaires de la Méditerranée pour la première expo de même genre, organisée en 2000 à Hanovre, en coordination avec le musée international de Hildesheim dont l'ex-directeur, le Dr Arne Eggebrecht développa l'idée d'une exposition dédiée à la conservation et à la restauration des richesses culturelles à travers le monde. Un projet qui a eu pour partenaires comme celui d'aujourd'hui l'Algérie, l'Allemagne, la Palestine, Chypre, l'Egypte, l'Espagne, la France, la Grèce, Israël, l'Italie, la Jordanie, le Liban, Malte, le Maroc, le Portugal, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Cette exposition universelle présente ainsi l'expérience concrète de tous ces pays euroméditerranéens dans le domaine de la sauvegarde et de la préservation de leur patrimoine culturel. Le but recherché étant d'attirer l'attention du grand public sur le patrimoine historique afin de le préserver pour les générations futures. Elle permet aussi l'échange d'expériences entre partenaires euroméditerranéens sur les politiques nationales de préservation et de mise en valeur du patrimoine historique. Résultat tangible ainsi d'une coopération intensive de la ville de Hildesheim, de la Commission européenne, de l'institut Hornemann et des 17 pays partenaires, cette exposition qu'abrite le palais Moufdi-Zakaria s'étalera sur 12 jours. Il faut savoir qu'Euromed Héritage est le premier programme culturel régional lancé par la Commission européenne dans le cadre du partenariat euroméditerranéen. Ses principaux objectifs identifiés par les ministres de la Culture des 27 partenaires euroméditerranéens, réunis à Bologne en 1996, sont au nombre de 4: la promotion de la conscience du patrimoine auprès des décideurs et du public à travers la distribution d'information et la mise en place de systèmes communs d'information et de communication faisant un large usage des nouvelles technologies, l'appui institutionnel et aux politiques pour la protection et la promotion du patrimoine, à travers l'échange d'expériences et de savoir-faire dans les domaines de la législation, de la protection et de la circulation des biens culturels, le développement des ressources humaines et la formation dans les métiers et professions liés au patrimoine et activités annexes, et enfin le développement et la mise en valeur du patrimoine comme enjeu de développement économique durable, notamment en ce qui concerne la promotion d'un tourisme culturel de qualité. Le premier bilan de la mise en oeuvre du programme est très positif, nous apprend-on dans la mesure où l'échange d'expériences a été fructueux. La coopération régionale euroméditerranéenne développée au sein d'Euromed Héritage a ainsi permis d'établir des relations sans cesse plus étroites entre les membres des réseaux et de contribuer à l'épanouissement des cultures dans le respect de leur diversité nationale et régionale. Le patrimoine culturel (constitué de monuments, d'oeuvres architecturales, sculptures ou de peintures, les ensembles, groupes de construction isolés, les sites...) étant un facteur essentiel de l'identité de chaque pays, il témoigne en outre de processus d'échanges au sein desquels chaque culture donne et reçoit des éléments vis-à-vis l'une de l'autre. Dans ce cadre, il est conçu à la fois comme une spécificité pour chaque unité culturelle et comme un témoin des liens unissant l'Europe et l'ensemble de la région. Partant de là, l'objectif principal d'Euromed Héritage est d'arriver à l'idée d'un patrimoine euroméditerranéen commun, qui intègre les traditions et les coutumes différentes, afin qu'il en devienne l'outil d'une politique d'ouverture, de tolérance, de paix et de stabilité dans la région. Un sacré programme. Pour illustrer plus ou moins ce programme de grande envergure, il a été installé, de part et d'autre du Palais de la culture ou tout au long de la salle, des panneaux avec des textes ainsi que des images. Un terminal ou des ordinateurs permettent aux visiteurs de consulter les programmes et films introductifs ou les présentations plus spécifiques sur les projets de restauration.