La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a réaffirmé à Marrakech que son pays n'a pas changé sa politique vis-à-vis de la question du Sahara occidental. « Il est important pour moi de réaffirmer que la politique américaine concernant la question du Sahara occidental n'a pas changé », a déclaré Mme Clinton lors d'un point de presse qu'elle a animé à Marrakech, en marge du 6e Forum pour l'avenir. Interrogée comme à chaque fois qu'un représentant américain arrive au Maroc, Hillary Clinton n'a visiblement pas voulu « abuser » de l'hospitalité de Sa Majesté, mais n'a pas non plus accordé de blanc-seing pour le fameux plan d'autonomie marocain. Dans sa réponse laconique, la secrétaire d'Etat s'est bornée à remercier le journaliste d'avoir posé cette question pour préciser une bonne fois que la politique des Etats-Unis à l'égard de la question n'a pas « changé ». « Il est important que je le dise ici au Maroc que notre politique n'a pas changé… » Pour sibyllins qu'ils puissent paraître, les propos de Mme Clinton ne constituent pas moins une confirmation que les Etats-Unis ne donnent plus de caution au plan d'autonomie. A aucun moment la secrétaire d'Etat n'a en effet fait référence à la proposition marocaine. Elle s'en est tenue à la volonté des Etats-Unis « d'encourager les efforts » de l'envoyé spécial de l'ONU Christopher Ross, par ailleurs, ancien cadre au Département d'Etat. Force est de relever donc que l'Administration Obama n'est pas forcément un « sponsor » diplomatique du plan d'autonomie comme l'a été plus ou moins celle de son prédécesseur George W. Bush. Les Etats-Unis continuent ainsi à tenir le bâton par le milieu pour des considérations géopolitiques évidentes dans la région. La volonté de régler cette question de décolonisation demeure au stade velléitaire chez les responsables américains plus préoccupés par l'installation du commandement de l'Africom dans la région et accessoirement lutter contre les éléments d'Al Qaîda. Le règlement de la question du Sahara est couplé au « plan » de stabilité sécuritaire de la région du Sahel et du Sahara selon le paradigme américain. Autrement dit, aussi longtemps que le statu quo au Sahara ne nuira pas directement à leur stratégie dans la sous-région, les Américains continueront à souffler le chaud et le froid et des discours à la carte. Les Etats-Unis d'Amérique avaient récemment exprimé leur « volonté » de voir le conflit du Sahara occidental réglé de « manière définitive ». « Nous appuyons les efforts menés par Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, dans son action en faveur du processus de paix dans cette région », avait indiqué, il y a quelques jours, le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires du Moyen-Orient, Jeffrey Feltman, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Il avait estimé que M. Ross doit faire des propositions dans le cadre de ce processus de paix, recommandant aussi aux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, d'émettre, pour leur part, des propositions. « Nous encourageons les parties en conflit à étudier l'ensemble des propositions émises et allant dans le sens du règlement définitif de cette question », avait-il dit, faisant observer que les Etats-Unis « soutiennent » les résolutions des Nations unies concernant la question du Sahara occidental. Pendant ce temps, les droits de l'homme sont foulés aux pieds par les forces marocaines et les étudiants sahraouis ainsi que les militants indépendantistes se font « cueillir » dans les aéroports et sont jetés en prison…