Washington n'a pas cessé d'affirmer qu'elle attend le rapport de Christopher Ross pour se prononcer sur le conflit entre le Maroc et le Front Polisario. Engagement personnel ou position officielle? Hillary Clinton renouvelle «son» soutien au plan d'autonomie présenté par le Maroc sur la question du Sahara occidental. La secrétaire d'Etat américaine s'est engagée en son nom que les Etats-Unis n'ont pas changé de position sur le sujet en question. «Il est important pour moi de réaffirmer, ici au Maroc, qu'il n'y a pas eu de changement dans la politique» à ce sujet, a déclaré la chef de la diplomatie américaine lors d'un point de presse animé au Maroc. S'agit-il d'une autre dérive de Mme Clinton? La Maison-Blanche a toujours réservé sa position «officielle». Washington a maintes fois, affirmé qu'elle se penchera sur cette question une fois le rapport du nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies sur le Sahara occidental, Christopher Ross, rendu public. Lors de sa visite en Algérie, le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires du Moyen-Orient, M.Jeffrey Feltman, a réitéré le soutien des Etats-Unis aux efforts de M.Ross en réaffirmant que les Etats-Unis «soutiennent» les résolutions des Nations unies concernant la question du Sahara occidental. «Nous appuyons les efforts menés par Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, dans son action en faveur du processus de paix dans cette région», a-t-il dit lors d'une conférence de presse, organisée au siège de l'ambassade des USA en Algérie. Sur le même dossier, il a estimé que M.Ross doit faire des propositions dans le cadre de ce processus de paix, recommandant aussi aux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, d'émettre, pour leur part, des propositions. «Nous encourageons les parties en conflit à étudier l'ensemble des propositions émises et allant dans le sens du règlement définitif de cette question», a-t-il affirmé. Si Washington soutient les résolutions de l'ONU, comme l'ont affirmé les diplomates américains, la sortie de Mme Clinton ne peut être qualifiée que de dérive. Pour la simple raison que la résolution 1871 du Conseil de sécurité de l'ONU «demande aux parties (le Maroc et le Polisario) de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». A présent, l'Administration Obama ne s'est pas prononcée officiellement sur cette question. La déclaration de l'ancienne première dame des Etats-Unis ne peut, dans ce cas, représenter l'engagement d'un pays. Mme Clinton n'est pas à sa première dérive. En ce début de semaine, elle est allée apporter son «soutien» aux efforts que déploie Israël en vue de reprendre les négociations avec les Palestiniens. Elle n'a pas cessé de faire l'éloge de la position du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. A Jérusalem, Mme Clinton a annoncé que les propositions de M.Netanyahu sur une limitation de la colonisation étaient «sans précédent», une rebuffade apparente de la position palestinienne. 48 heures plus tard, la diplomate américaine a essayé de se rattraper en déclarant que Washington n'a pas changé de position et que «les Américains s'opposent aux colonies israéliennes». Alors que lors de son tête-à-tête avec Netanyahu, elle a invité les deux parties à reprendre les négociations sans conditions au préalable. En une semaine, la secrétaire d'Etat américaine vient de commettre deux dérives concernant la politique étrangère américaine. Après avoir été corrigée par l'Administration Obama sur la question palestinienne, Mme Clinton tenterait, certainement, de rectifier le tir et remodeler ses propos relatifs à la question du Sahara occidental.