Dans un entretien accordé au journal russe Expert Magazine, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a indiqué que « nous tenons à redéfinir les méthodes d'estimation des prix du gaz ». A propos du rôle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Si l'Algérie soutient l'idée de la création d'une « OPEP du gaz », en réalité, créer une telle organisation sera très compliqué, selon le ministre. A propos des relations entre l'Algérie et l'Union européenne et des problèmes rencontrés, le ministre de l'Energie et des Mines a indiqué : « Logiquement, si on fait un accord avec l'UE, dans ce cas cet accord doit être respecté par tous les pays membres de l'UE. Mais parfois, ces mêmes Etats prennent des décisions bizarres. » Et d'ajouter : « Maintenant, on va réfléchir deux fois avant de réaliser de nouveaux projets avec l'Europe. » Expliquant cette position par la taxe que le gouvernement espagnol a décidé d'instaurer à la veille de l'entrée en fonction de Medgaz. A propos du projet de création de l'Opep du gaz, le ministre a indiqué qu'« en plus de la Russie et du Qatar, le gouvernement algérien a déclaré qu'il soutiendrait l'idée de la création d'une "OPEP du gaz". Mais en réalité, créer une telle organisation sera, bien sûr, très compliqué. Chacun de ces pays a conclu des contrats à long terme et il est plus simple de dire que nous avons vendu notre gaz sur 15 ans. Comment dans ces conditions changer le prix du gaz uniquement en changeant les volumes de production si ces volumes de gaz sont, en réalité, déjà vendus ». « La seule issue est le développement du marché des contrats à court terme. En particulier l'augmentation des volumes de production et de vente de GNL. On peut charger des tankers et, en un délai très court, les envoyer là où le prix est élevé » a-t-il dit. A propos du forum, le ministre a expliqué : « Nous avons commencé à travailler activement dans le domaine de la coordination des stratégies du gaz. Au cours de la réunion qui s'est tenue à Moscou en 2008, les statuts du Forum des pays exportateurs de gaz ont été approuvés. Son siège sera basé à Doha. Le but de ce forum est la discussion du plan d'action de ses membres au cours des 30-40 prochaines années. »A propos de la position de l'Algérie concernant le forum, le ministre a indiqué : « L'Algérie n'a pas besoin de cette organisation comme une certaine réunion politique. On voudrait que ce forum soit une organisation économique qui puisse fonctionner à l'instar de l'OPEP. » « En particulier, nous tenons à redéfinir les méthodes d'estimation des prix du gaz », selon le ministre. « Ainsi le prix du gaz, actuellement, devrait être deux fois plus élevé. Et pourtant, ce n'est pas uniquement notre problème mais celui de la Russie et celui du Qatar. On doit travailler ensemble pour le résoudre », a indiqué M. Khelil. A propos des problèmes entre la Russie et l'Opep, le ministre a indiqué que « le cartel ne tient pas à obtenir quoi que ce soit de la Russie. Nous ne demandons rien ni à la Russie, ni au Mexique, ni aux autres pays producteurs de pétrole non membres de l'OPEP… Moscou demande des rencontres avec l'OPEP ? OK ! Nous tiendrons des rencontres ; les Russes veulent des conférences conjointes ? On n'est pas particulièrement contre ». Et d'ajouter : « Dans ce cas, la Russie devra respecter ses engagements et ne pas se comporter comme elle le fait actuellement. Il faut qu'il y ait de la discipline que nous devons respecter. A cause de cette discipline, nous faisons des sacrifices. Au cours de cette année, l'Algérie a diminué sa production de pétrole de 15% et à cause de cela, nous perdons des milliards de dollars. Si on ne s'était pas limité, le prix du pétrole ne serait pas de 70 dollars mais à moins de 20 dollars pour un baril, la Russie souhaite-t-elle un tel prix ? J'en doute. »