L'implantation des poulaillers en ville est devenue l'image de marque de la commune de Corso, dans la daïra de Boumerdès. En effet, après ceux de l'Office régional avicole du centre (ORAC) installés au cœur de la ville, un autre complexe avicole a été érigé ces dernières années, à quelques encablures plus loin. Pourtant, les habitants de Corso, y compris des élus locaux, se plaignaient déjà des désagréments causés par les poulaillers de l'ORAC qui occupent une grande partie du centre-ville. Ainsi, la puanteur qui se dégageait des anciens poulaillers est exacerbée en raison de l'augmentation du nombre de poules élevées dans la cité suite à l'exploitation de cette nouvelle unité dont les capacités s'élèvent à plus de 5000 poules pondeuses. Ces odeurs nauséabondes se répandent dans toute la ville et atteignent même les quartiers périphériques. L'air y est devenu irrespirable notamment en été. Plus grave, deux établissements scolaires, un CEM et un lycée se trouvent tout près du poulailler en question mettant ainsi la santé des élèves, celle des enseignants et celle du personnel administratif en danger. De ce fait, tout le monde à Corso se pose la question suivante : comment a-t-on toléré l'installation de ce nouveau poulailler tout près des habitations et autres établissements publics alors que ceux de l'ORAC posaient déjà problème ? « A quoi sert que la commission du choix du terrain ou les services de l'environnement soient représentés si des structures polluantes sont réalisées à proximité des habitations ? », s'interroge un citoyen. Un élu à l'APC de Corso nous a affirmé que la population locale est en ébullition en raison des désagréments causés par ces poulaillers et que l'actuelle assemblée fait tout pour éviter une confrontation entre les citoyens et leurs propriétaires. « Suite à des réclamations de la part des citoyens, nous avons inspecté en compagnie de représentants de la direction de l'environnement ce complexe avicole. Nous avons constaté qu'une odeur insupportable s'en dégage, alors, nous avons établi un rapport et nous avons sommé le propriétaire de prendre des précautions à même de minimiser l'étendue de la puanteur. Cependant, le meilleur moyen d'éviter les désagréments liés à son exploitation est sa délocalisation loin de la ville. Malheureusement, quand nous sommes arrivés à la tête de l'APC en 2007, ce complexe était déjà là. Nous n'arrivons pas à comprendre comment la direction de l'environnement et les services d'hygiène de la commune ne se sont-ils pas opposés à son implantation dans cet endroit », s'indigne-t-il. Il est à noter que le montant du budget investi dans la réalisation de ce complexe avicole s'élève à 1,2 milliard de dinars dont 58% de fonds propres. Le reste représente un crédit bancaire contracté auprès de la BADR. Les capacités de production de cette unité spécialisée dans la production des œufs de consommation sont de 76 000 œufs par heure. Ce complexe avicole ultramoderne, quoiqu'il soit bénéfique sur le plan économique, n'en est pas moins polluant que ceux de l'ORAC, estiment les responsables locaux et les citoyens de Corso.