L'enseignement et la formation à distance passe cette année du papier à l'ère de tout numérique. Une révolution pour tous les exclus du système scolaire classique. Les pré-inscriptions sont normalement closes mais vouÒ pouvez, en pratique, tenter encore votre chance. Fini les longues files et heures d'attente, vous voilà inscrit à l'enseignement à distance en ligne. Ou presque. Car cette nouvelle opération lancée par l'Office national de l'enseignement et la formation à distance (Onefd) a été victime de son succès. Les pré-inscriptions à l'enseignement à distance en ligne, qui ont débuté au mois de sepwembre dernier, devaient initialement se terminer le 31 octobre. Seulement voilà... « Nous continuons de recevoir les dossiers d'inscription... », explique M. Missoum, secrétaire général de l'Onefd. « Au départ, je paniquais, car je ne comprenais pas comment inscrire mon fils, et les rumeurs fusaient de toute part, selon lesquelles il n'y avait qu'un seul cybercafé à qui l'Office avait donné l'exclusivité pour les inscriptions, témoigne un parent d'élève rencontré au Centre régional d'enseignement à distance. Mais une fois sur place, je me suis rendu compte que l'opération d'inscription était très facile et que je n'étais pas dans l'obligation de me déplacer. » Sadek Brahimi, le chef du centre régional d'Alger, se frotte les mains. « La demande est tellement importante que cela lève toute équivoque sur l'opération expérimentale. » Cette année, l'Office a enregistré 350 000 personnes. « Nous commençons à numériser les esprits, et ce en initiant les candidats désireux de poursuivre leurs études avec l'outil informatique », explique Mohamed Bouazizi, chef du département NTIC. Pour le candidat, tout se fait à partir d'un ordinateur. Il ouvre un compte puis remplit un formulaire sur le site de l'Office. Le mandat de la poste de 2 000 DA, pour le paiement des frais de scolarité « à distance », a été négocié récemment avec le ministère de la Poste et des Nouvelles technologies de l'Information et de la Communication. Une fois le dossier rempli, il doit être envoyé au centre régional dont dépend le candidat. « Le problème qui se pose et que les parents d'élèves procèdent eux-mêmes à l'enregistrement de leurs enfants, ce qui entrave le processus que nous avons mis en place », poursuit Mohamed Bouazizi. En temps réel, la demande est traitée au niveau des centres régionaux, où travaillent quelque 35 informaticiens, qui, à leur tour, transmettent l'information au centre principal qui contrôle et valide l'ensemble du processus. « Nous essayons de limiter les coûts en permettant aux candidats de ne pas se déplacer », ajoute le chef du département NTIC. Par ailleurs, le secrétaire général explique, que le centre utilise une méthode hybride : les cours sont soit dispensés à l'aide de livres, soit au moyen de CD multimédias. « Le contenu sera incessamment mis en ligne où il sera possible de le télécharger. » Objectif : assurer un minimum de savoir à tous les candidats, marginalisés du système scolaire, handicapés ou incarcérés (ceux de niveau inférieur à la 6e année primaire dépendent, quant à eux, du Centre national d'alphabétisation). Le plus vieux candidat, cette année, est né en 1934. « J'ai dû demander à mon équipe de revoir les formulaires électroniques pour qu'il puisse s'inscrire ! », confie Mohamed Bouazizi. Les élèves reçoivent donc un pack de livres ou de CD chaque trimestre composé soit de livres soit de CD multimédias et interactifs conçus par les équipes de l'Onefd. Pour rappel, les certificats sont reconnus par la Fonction publique. Un arrêté interministériel a été signé dans ce sens. De nombreux nouveaux agents de l'ordre auraient ainsi bénéficié de ce genre d'enseignement, afin de pouvoir intégrer les rangs de la DGSN. Pas moins de 10 000 enseignants collaborent avec le Centre d'enseignement à distance, d'ailleurs, un forum de discussion en ligne a été créé pour qu'élèves et enseignants puissent échanger des informations. En coulisse, une quinzaine d'ingénieurs informaticiens travaille avec, il est vrai, du matériel un peu vétuste et des programmes... piratés ! « Malheureusement, le centre ne dispose pas des moyens nécessaires pour l'achat de logiciels coûteux. » La performance inégalée, réalisée par ce département, reste la constitution d'un fichier informatisé de quelque 350 000 candidats qui n'existe dans aucun autre ministère. L'année prochaine, le centre compte améliorer sa prestation et passer définitivement au « tout en ligne ».