Présence d'amiante de haute toxicité sur les échantillons prélevés sur les éléments intérieurs des bâtiments de la cité préfabriqué Es Seddikia», telle est la conclusion du rapport établi par le centre d'études et de services technologiques de l'industrie des matériaux de construction, «CETIM», par son laboratoire analytique. CETIM relève du groupe industriel des ciments d'Algérie. Ainsi, ce rapport, dont nous détenons une copie, vient démentir la rumeur faisant état de l'inexistence de l'amiante et que les bâtiments préfabriqués d'Es Seddikia, appelés «Batimet el Talian» ne représentent aucun danger pour leurs occupants. La rumeur a également couru que la déclaration des autorités locales portant sur la toxicité de ces bâtiments est un stratagème pour obliger les familles y résidant depuis plus d'une trentaine d'années, à les quitter afin que le site à haute valeur foncière soit récupéré. Le rapport portant le numéro 350/13 précise la présence d'amiante de type chrysotile et Lizardite. Le chrysotile, qui a constitué, durant de nombreuses décennies, un composant principal des produits légers en ciment renforcé, des matériaux de friction, des joints et garnitures peut, après une exposition prolongée à haute température, provoquer «le cancer du poumon», selon les spécialistes. En fait, à travers le monde, une trentaine de pays ont interdit l'usage de l'amiante chrysotile car étant cancérigène. Pour ce qui est de l'amiante Lizardite, il n'a pas d'effets néfastes pour la santé. Ainsi, les habitants de «Batimet el Talian» sont réellement dans un danger qui menace leur santé. Cependant, la majorité d'entre eux refusent de l'admettre. En fait, lors d'un tour dans cette cité qui a fait couler beaucoup d'encre, une grande partie se dit prête à quitter les lieux le plus vite possible car selon eux, «il n'y a pas que l'amiante qui nous met en danger mais nous faisons face à d'autres problèmes dont les évacuations sanitaires et l'exiguïté des appartements dont la durée de vie a expiré il y a 20 ans». Une vieille femme dira : «Je voudrais bien que nous soyons relogés dans des logements plus spacieux d'autant plus que ma famille bénéficiera de deux logements car étant à trois ménages». Deux autres personnes, pères de famille habitant cette cité depuis sa construction, disent : «Nous demandons à ce que la réalisation des logements décents se fasse sur le lieu même». Du côté de la wilaya, la décision est prise. Un quota de 632 logements a été reservé pour le relogement des habitants de «Bâtimet el Talian». A titre de rappel, 500 familles habitant Batimet el Talian sont concernées par l'opération de relogement. Or, les occupants ont exigé 900 logements au lieu de 500 et ce, en guise de compensation, arguant cela du fait que chaque logement est occupé par plusieurs ménages nécessitant, chacun, un logement à part.