Les habitants de la commune de Timezrit n'en finissent pas de se plaindre de l'insuffisance de la couverture sanitaire au niveau de leur commune. Il y a près de vingt ans, cette localité disposait d'une polyclinique qui couvrait largement les besoins de la population de la région en matière de soins médicaux. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, puisque les habitants se retrouvent contraints d'effectuer un parcours du combattant pour se faire soigner. La situation est d'autant plus pénible que cette localité vit dans un isolement plus que pénalisant. Dans cette commune rurale, contracter une maladie est parfois synonyme, pour les habitants, d'un début de mort lente. Les moyens permettant de faire face à de nombreuses pathologies font largement défaut. Une simple consultation relève du domaine de l'impossible pour une bonne partie des habitants. En effet, il faut se déplacer dans des établissements hospitaliers des grandes villes ou chez des médecins spécialistes exerçant dans le privé. Ce qui demande des moyens financiers hors de portée des simples citoyens. « Nous ne disposons pour le moment que d'un centre de soins qui fonctionne avec des moyens humains et matériels dérisoires. Le médecin n'assure que quelques heures de travail pendant la journée. Il habite à Chaâbet El Ameur et n'a pas encore bénéficié d'un logement de fonction », nous dira un citoyen, avant de noter que « le logement d'astreinte de l'établissement est occupé illicitement adepuis 2001 par un employé de la poste ». Aujourd'hui, les citoyens mettent en cause les responsables locaux qui « n'ont rien fait pour régler ce problème, alors que les conséquences retombent sur toute la population ». A ce propos, le P/APC nous dira qu'il a attribué un logement pour l'employé de la poste, mais les services de la daïra ne lui ont pas encore remis la décision d'attribution pour qu'il puisse rejoindre sa nouvelle habitation et laisser la place au médecin. Le problème est vieux de huit ans, mais cela n'a pas suffi aux responsables pour qu'ils lui apportent une solution. Les souffrances des habitants relatives à l'accès aux soins médicaux ne datent pas d'hier et remontent au milieu des années 1990, lorsque les terroristes ont saccagé et détruit à l'aide d'une bombe artisanale la polyclinique de la localité. Depuis, l'accouchement est devenu une véritable aventure. Les femmes se voient contraintes de se déplacer jusqu'à Bordj Ménaiel ou Thénia et parfois à Alger pour accoucher. En 2007, soit après quinze ans de calvaire, les responsables de la wilaya de Boumerdès ont dirigé leurs regards vers cette localité en inscrivant le projet d'une nouvelle polyclinique. Mais l'espoir nourri par les habitants après cette nouvelle n'a pas duré longtemps, car le projet n'est pas encore lancé en raison du manque d'assiettes foncières relevant du domaine public. Le lieu devant recevoir ladite infrastructure a été changé à deux reprises à cause des oppositions de certains citoyens qui se disent propriétaires des lieux. Le P/APC se veut, à présent, rassurant et affirme que le projet sera entamé incessamment, après un nouveau choix de terrain opéré ces dernières semaines. L'infrastructure sera réalisée sur une parcelle sise à un kilomètre à l'ouest du chef-lieu de la commune.