Les pouvoirs publics ont pris, en 2002, le cap de la réforme hospitalière qui devait donner lieu à une nouvelle carte sanitaire. L'ambition pour la wilaya de Béjaïa était de faire des secteurs sanitaires du chef-lieu de wilaya et d'Akbou les deux centres de référence autour desquels s'articulera toute la politique de développement. Aujourd'hui, on ne semble pas avoir fait de grands pas à la lumière des constats faits çà et là et reflétant des insuffisances persistantes plus au niveau des unités de base qu'au niveau des cinq secteurs sanitaires de la wilaya dont la dotation n'est pas forcément équilibrée. Le secteur sanitaire de Béjaïa est destiné à couvrir une population de plus 255 000 habitants répartis sur sept communes de trois daïras (Béjaïa, Tichy et Aokas). Pour ce faire, il est doté de 449 lits d'hôpital. Le secteur sanitaire d'Akbou qui, lui, doit couvrir 8000 habitants de plus que le secteur sanitaire de Béjaïa, dispose pourtant de 272 lits d'hôpital de moins. En termes de couverture sanitaire, il fait figure du premier secteur sanitaire de la wilaya en enveloppant une quinzaine de communes dont beaucoup à caractère rural. Pourtant, seulement trois centres de santé sont dotés de maternités rurales. Ces statistiques, qui sont puisées de l'annuaire de la DPAT, arrêté à fin 2004, font état aussi de l'existence d'une cinquantaine de salles de soins dans lesquelles sont comptées les quatre salles de soins fermées « depuis 2000 » à Beni Maouche. Sur les 167 salles de soins de la wilaya, combien sont-elles effectivement opérationnelles ? Selon le directeur de la santé (DSP), elles sont 11 à être fermées, dont 9 pour le seul secteur sanitaire d'Akbou. Les raisons officielles sont relatives notamment « au manque de personnel et à la vétusté du matériel ». C'est le DSP, lui-même, qui l'explique face aux élus en soulignant le manque de spécialistes qui fait que le secteur ne peut prendre en charge que près de 50% des malades, le reste est évacué hors wilaya ou « récupéré » par le privé. L'insuffisance en personnel, même paramédical, qui fait que des structures sanitaires ferment à midi, comme vérifié au chef-lieu de wilaya. Déséquilibre Le problème de médecins spécialistes est vérifiable dans les chiffres officiels. Seulement, 258 médecins spécialistes sont en activité dans les secteurs de santé, soit un médecin spécialiste pour près de 4000 habitants. A la rareté dont on se plaint, vient se greffer le déséquilibre dans la répartition de ce corps médical. L'illustration est donnée dans cette comparaison entre le secteur sanitaire d'Amizour et celui de Sidi Aïch : le premier, qui couvre une population moins importante que le second, emploie plus de médecins spécialistes (25) que celui-ci (19). Les ratios établis par l'administration de la santé donnent un hôpital pour plus de 85 000 habitants dans le champ d'action du secteur sanitaire de Béjaïa, ce qui conclut à un lit d'hôpital pour 570 habitants. Déjà loin de la norme, le ratio général pour la wilaya donne un lit pour plus de 800 habitants. recommandations. En incluant la centaine de lits théoriques répartis sur les 231 infrastructures sanitaires, entre polycliniques, centres de santé et salles de soins existant dans la wilaya, la proportion n'est que relativement réduite. Encore faut-il souligner qu'il n'est pas dit que ces infrastructures sont toutes fonctionnelles et celles qui le sont émettent un besoin urgent en équipement et en personnel que la direction concernée ne peut pas satisfaire. Les recommandations que l'on fait souvent pour un meilleur effort à faire dans l'objectif de retracer la carte sanitaire de la wilaya, avec une prise en charge plus que sérieuse de l'humanisation de nos hôpitaux, sont accompagnées de souhait de voir relancer un certains nombres de projets, dont, souligne-t-on, « le centre de rééducation d'Il Maten, le pavillon des urgences à Akbou et Aokas, l'hôpital de psychiatrie à Boukhelifa, le pavillon des urgences de Tazmalt non encore équipé ».