Le nombre de vendeurs ambulants est en constante augmentation à travers les communes de la capitale. Ces commerçants ne disposent pas de la moindre autorisation, mais ils sont d'une grande utilité pour les citoyens. Les autorités publiques ont décidé, il y a quelques jours, de les soumettre à l'immatriculation au registre du commerce et à l'autorisation du maire pour «l'attribution d'un emplacement au niveau des champs de foires et des espaces aménagés», selon un décret fixant les conditions d'exercice de ce type d'activités. Ce qui risque de ne pas être une sinécure pour les édiles, censés d'un côté appliquer la loi et d'un autre recenser tous ces commerçants exerçant souvent d'une manière anarchique. En fait, dans la plupart des nouvelles agglomérations urbaines aucun espace n'a été encore aménagé pour cette activité. A la nouvelle cité de Djenane Sefari, dans la commune de Birkhadem, des camionnettes en stationnement sur la voie menant vers la cité proposent des fruits et légumes. Les habitants préfèrent y faire leurs emplettes en raison des prix relativement abordables. En leur absence, les habitants sont contraints d'aller jusqu'au marché du chef-lieu de la commune de Birkhadem. A Draria, les habitants de la cité 1600 Logements dépendent de la présence des commerçants ambulants. «Quand ils ne sont pas là, une bonne partie des citoyens est contrainte de prendre le bus ou un taxi clandestin pour se rendre au marché de Saoula», apprend-on. A Birtouta la situation n'est pas meilleure. A la cité 1680 Logements, les habitants souhaitent la présence en permanence de commerçants ambulants, en mesure de répondre aux besoins des résidants, qui sont toujours privés de locaux commerciaux en raison de la fermeture de la quasi-totalité des locaux et la non-exploitation du marché de proximité, dont les travaux sont pourtant achevés depuis des mois. La présence des commerçants ambulants ne se limite pas aux seules grandes agglomérations urbaines, réalisées et réceptionnées sans que des commerces y soient prévus. Au marché de Douéra, situé à la sortie de la station urbaine, la plupart des commerçants des fruits et légumes exercent dans leur véhicule. Certains préfèrent s'installer carrément sur les routes principales et autoroutes et étaler leur marchandise sur le trottoir. Bizarrement, cette activité concerne également les anciennes cités. A Aïn Naâdja, à Gué de Constantine, l'on apprend que des bagarres et des heurts sont fréquents entre commerçants originaires de la municipalité et ceux des communes avoisinantes. En fait, faute d'autorisation et de réservation de places auprès des autorités concernées, l'activité commerciale est devenue une anarchie et une source de violences. Les citoyens affirment que la présence de ces vendeurs leur rend un grand service, mais ne manquent pas de relever les désagréments provoqués. Dans d'autres communes, l'option de confier l'activité commerciale à ces commerçants semble l'unique solution envisageable dans l'immédiat. A Baba Hassen, à titre d'exemple, la commune est dépourvue de marché et les habitants des différentes localités, recourent systématiquement aux commerçants ambulants. Même scénario aux Eucalyptus, une grande commune sans marché, où la plupart des habitants font leurs achats sur la voie publique.