Abdelkader Merbah, à la tête du Rassemblement patriotique républicain (RPR) a appelé à la libération des journalistes emprisonnés et s'est exprimé contre l'emprisonnement des journalistes en opposant les condamnations à de « fortes amendes » en cas de délit prouvé. Cette position a été exprimée jeudi après-midi, lors d'une rencontre organisée à la salle El Feth (ex-Pigalle) et qui coïncidait avec les festivités liées à la nationalisation des hydrocarbures. C'est cet aspect qui a retenu le plus l'attention du premier responsable de cette formation qui se veut appartenir au camp de l'opposition. Le portrait du défunt Houari Boumédiène, le père des nationalisations des hydrocarbures, accroché en arrière-plan, est de ce fait significatif, même si M. Merbah s'est longuement attardé sur la nécessité d'élargir le champs politique, de revendiquer plus de démocratie ou d'ouvrir les médias lourds aux partis de l'opposition, « fermés sous le prétexte de la non-représentativité au Parlement », devait-il préciser à ce sujet. Contrairement à des interventions enregistrées avant les dernières élections présidentielles, le président de la République a été relativement épargné par les critiques d'un « opposant » qui n'a pas l'habitude de mâcher ses mots pour exprimer son mécontentement. Le respect de la Constitution « Nous ne visons pas M. Bouteflika en tant que personne, mais nous pensons que le pouvoir actuel, basé sur le culte de la personnalité et de l'improvisation, n'a pas de projet de société clair. », devait-il lancer en qualifiant de « politique du goutte-à-goutte » la gestion actuelle des affaires du pays. L'évocation de l'ancien président de la République l'a été aussi pour exprimer le refus de cautionner la suppression du 19 juin en tant que fête nationale, en disant que « ceux qui étaient à l'origine de cette célébration sont toujours au pouvoir » et que « si le RPR vient chatouiller le passé c'est uniquement pour mieux appréhender l'avenir. » Il oppose également la nécessité de respecter l'actuelle Constitution avant d'envisager une quelconque révision. Justement, M. Merbah propose le retour au week-end universel avec respect des horaires de prières, une réforme administrative en faveur d'un état fédéral et la suppression du service national dont le budget actuel devrait servir à créer plus d'emplois. Il suggère également au pouvoir actuel de cesser de s'entourer de ceux qui ont l'art et la manière d'approuver tout ce qu'on leur soumet, à l'image des opportunistes de tout bord. En résumé, M. Merbah est venu cette fois à Oran présenter son programme politique tout entier, un programme qui a d'ailleurs été distribué dans la salle, peut-être à défaut de pouvoir s'exprimer comme d'autres chefs de partis sur les ondes des médias lourds.