Abdelkader Merbah, président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), s'oppose à la révision de la Constitution. « Est-ce que la Constitution actuelle est appliquée ? » s'interroge-t-il devant un parterre de journalistes venus couvrir sa conférence de presse tenue hier à la maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Cela avant de répondre par la négative, affirmant que la loi fondamentale est constamment violée au vu et au su de tout le monde. Parlant de « crimes politiques », M.Merbah dit avoir retenu 27 violations de la Constitution actuelle sans que des institutions comme le Conseil constitutionnel ne daignent lever le petit doigt. Il dénonce aussi le fait que les associations et autres organisations satellites qui soutiennent cette révision ne retiennent d'elle que le troisième mandat. « Ethiquement parlant, cela est inacceptable », fulmine-t-il, appelant à la « moralisation de la vie politique ». Brossant un tableau noir sur la situation économique du pays, qui ne conjecture rien de bon à ses yeux, M.Merbah n'est pas allé de main morte pour dénoncer les atteintes aux libertés, à l'activité politique et syndicale. « Des journalistes condamnés à la prison ferme, d'autres à des amendes exorbitantes, des syndicalistes interdits d'exercer leur droit à la grève, des hommes politiques empêchés de créer leur propre parti… c'est la régression à tout point de vue », soutient-il avant d'avertir que le pays est « assis sur un volcan ». Selon lui, le moment est venu pour qu'on passe « de l'Etat-parti à l'Etat de justice », « de la légitimité historique à la légitimité civile ». Avant de terminer sa conférence, M.Merbah a lu une lettre ouverte adressée en 2004 au général-major Mohamed Lamari, lui demandant d'intervenir pour « sauver la démocratie en Algérie ». Le conférencier a également critiqué les médias publics qui, selon lui, n'ont rien « de service public ».