M. Mokdadi signale par ailleurs que «les syndicats de la zone Nord vont observer trois jours de grève par solidarité avec leurs collègues du Sud pour dénoncer l'impasse à laquelle nous pousse la tutelle». Les syndicats en grève persistent à réclamer la généralisation de la prime au poste à toutes les catégories concernées afin d'enrayer les disparités. «C'est pour cette raison que nous avons décidé de maintenir le mouvement de protestation», ajoute M. Mokdadi. Le dernier communiqué commun des différents syndicats du Sud (CNES, Unpef, Snapest, SNPSSP et Snapap), datant de jeudi dernier, rappelle qu'après avoir analysé les dernières réponses du ministre de l'Education nationale et la communication du Premier ministre, en l'occurrence le décret n°133 du 2 mai 2013, rien de concret n'est vraiment envisagé puisqu'aucune directive officielle sur les dates exactes et l'application des décisions nouvelles n'a été émise par la tutelle. Le communiqué précise que «les nouvelles décisions prises par le ministre de l'Education nationale pour améliorer les programmes, le cartable, les horaires et la décision de créer le poste de sous-directeur au primaire, ainsi que la création par voie de concours de 12 000 postes de travail, sont de bon augure». Malgré cela, les syndicats refusent de calmer le jeu et attendent toujours du concret sur les revendications socioprofessionnelles des travailleurs du Sud du secteur de la Fonction publique. Le porte-parole de l'Unpef ne mâche pas ses mots et soutient que «les syndicats ont décidé de reconduire les grèves à cause de la lenteur et de la confusion qui règnent dans la prise de décision», précise M. Mokdadi. Parmi les nombreuses revendications, il y a aussi la révision du statut de l'enseignant du primaire et du moyen et de la fameuse directive 08/315 qui engendrerait plusieurs injustices pour les statuts d'enseignant condamnés à disparaître. L'Unpef rappelle que même avec 25 ans d'ancienneté, l'enseignant qui se trouve à la catégorie inférieure à la 11 ne pourra jamais bénéficier d'une promotion puisque celle-ci requiert la catégorie 12. Il y a aussi le problème du salaire de base et de la prime de zone qui doit être discuté et revu avec la participation des enseignants. Par ailleurs, les corps communs ne pourront pas bénéficier des nouvelles dispositions. A ceux qui dénoncent une grève au timing inapproprié ne prenant pas en compte les intérêts des enfants, notre interlocuteur répond : «Nos enfants souffrent aussi de la mauvaise gestion du secteur de l'éducation. Les programmes inappropriés qui abrutissent plus qu'ils n'éclairent, les horaires inadaptés à la montée du mercure dans le sud ou il fait déjà 43° depuis le mois d'avril, la situation des cantines qui sont rares ou n'existent pas du tout, le chauffage absent en hiver, la climatisation en été, les transports qui ne travaillent pas à certaines heures font que nos enfants n'ont aucun plaisir à rejoindre les bancs de l'école.» Les syndicats dénoncent pêle-mêle le recrutement anarchique d'enseignants et universitaires qui réussissent à un concours et sont recrutés avant même que leur statut ne soit clarifié et que leur poste budgétaire ne soit débloqué. Ils sont gardés comme suppléants pendant longtemps. Les enseignants qui ont eu le courage de poursuivre une formation supplémentaire pour améliorer leurs connaissances et leur niveau pour obtenir un vrai statut dans l'enseignement ont vu leurs diplômes rejetés, car ils n'avaient pas la chance d'être envoyés à l'école par les créneaux officiels. A la veille de la grève des syndicats, des dizaines de cas, constitués en collectif, avaient pris attache avec notre rédaction à Ouargla.