Au final, le procureur général a requis de lourdes peines à l'encontre des accusés, dont une vingtaine était absente du procès : les peines sont allées, pour les accusés présents au prétoire, de 6 à 8 ans de prison ferme, assorties d'amendes allant de 2 à 3 millions de dinars. Quant aux autres accusés, ceux considérés comme étant «en fuite», le réquisitoire a été plus sévère : 10 ans de prison ferme et un mandat d'arrêt à leur encontre. Prenant la parole à tour de rôle, beaucoup parmi les accusés ont brandi «le vide judiciaire» à l'époque des faits, pour justifier en quelque sorte le blanchiment d'argent. «La loi ne peut pas avoir d'effet rétroactif. La loi contre le blanchiment d'argent n'a été votée qu'en 2006, c'est-à-dire bien avant le moment des faits», a argué un accusé qui n'a pas pour autant convaincu le procureur général. Ce dernier lui a rappelé en effet que le projet de loi contre le blanchiment d'argent a été promulgué non pas en 2006 mais en 2004. Au total, plus d'une quarantaine d'accusés étaient présents, hier, au pôle pénal de l'Ouest, dont parmi elles une dizaine de détenus, condamnés pour des faits antérieurs. Parmi les absents, on compte aussi deux détenus des centres pénitentiaires respectifs d'El Harrach (Alger) et de Sidi Bel Abbès, dont le transfert à Oran n'a pu se faire dans le temps. C'était donc hier que le procès concernant le blanchiment d'argent dans l'affaire de la BCIA a débuté, et cela, après maints ajournements motivés notamment par l'absence d'accusés et de témoins-clés. Le verdict, lui, ne sera connu que le 12 juin prochain. Voilà maintenant une dizaine d'années que l'affaire dite de la BCIA a éclaté. Durant l'année 2003, 43 accusés ont été arrêtés, dont le directeur de la BCIA. En 2007, ils ont été condamnés, et les charges retenues contre eux étaient «dilapidation de deniers publics et complicité de dilapidation». Cette affaire a porté un grand préjudice financier à la Banque extérieure d'Algérie, à hauteur de 13,2 milliards de dinars. Jeudi, les accusés ont comparu pour un autre chef d'inculpation, à savoir le blanchiment d'argent.