L'affaire de blanchiment d'argent de la Bcia, impliquant 62 personnes, a été de nouveau reportée, hier, au 17 avril prochain par le pôle pénal spécialisé à Oran pour absence d'accusés dans ce procès initialement prévu le 30 janvier dernier puis renvoyé au 6 mars pour absence de témoins. Cette fois-ci et contrairement à l'audience précédente, c'est l'absence de deux accusés détenus respectivement à Chlef et Relizane qui a motivé le report de l'affaire de la BCIA qui avait éclaté en mai 2003 à Oran. Il s'agit du fils de l'ancien patron de la BCIA (condamné à 10 ans par contumace) et d'une autre personne mise en cause dans cette même affaire. Lors de la première audience, de nombreux présumés accusés dans le cadre de blanchiment d'argent n'ont pas comparu devant les juges. Cette affaire à rebondissements, qui continue de faire des vagues depuis 10 ans, ne semble pas avoir dévoilé tous ses secrets. Fait nouveau, des proches parents d'anciens accusés ayant purgé leur peine ont été auditionnés par le président de l'audience. Le pôle pénal spécialisé, qui instruit cette affaire, a estimé nécessaire la présence des deux accusés incarcérés. Les 43 coaccusés ont comparu en février 2007 devant le tribunal criminel près la cour d'Oran pour dilapidation des deniers publics et complicité dans la dilapidation des deniers publics. Cette fois-ci et au regard de la loi, les 62 présumés coaccusés seraient passibles de lourdes amendes et vraisemblablement de la saisie de leurs biens si l'on tient compte de la loi 2006/08 portant lutte contre la corruption et amendée en août 2006. Rappelons que l'affaire relative à la dilapidation d'un montant de 1 320 milliards avait fait l'effet d'une bombe à Oran suite à une succession de retraits de sommes d'argent faramineuses à partir de l'agence de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) de Medioni (Oran) et celle de Sig (Mascara). Dans le sillage de cette affaire, une première note d'information a été diligentée par les services de police dès l'été 2003, avant de procéder à l'arrestation de 43 personnes dont les directeurs des agences de Medioni (Oran) et de Sig. Ce dernier décédera au début de l'instruction. Hormis le P-DG de la BCIA, Kharoubi Mohamed, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, tous les mis en cause sont aujourd'hui en liberté après avoir purgé leur peine. Le mode opératoire consistait à extirper de grosses sommes d'argent à partir de l'agence de la Banque extérieure d'Algérie de Medioni (Oran) et celle de Sig dans la wilaya de Mascara. La BCIA a avalisé plusieurs dizaines de traites sans aucune garantie en contrepartie. À l'origine de l'affaire, une grosse quantité de sucre importée par une société privée. Le financement, qui a été estimé à plus de 4 milliards de dinars, a été assumé par la BEA tandis que la banque qui s'est portée garante sur la base d'une simple traite vendue dans les kiosques d'Oran, n'était autre que la BCIA des Kharoubi. K. R-I