Les ménages de cette commune attendent un hypothétique filet d'eau dans leurs robinets, alors que des milliers de mètres cubes d'eau se perdent nuit et jour dans les cours d'eau et dans les caniveaux. Comme chaque année à la même période, les longues pénuries d'eau font l'actualité à Bouzeguène. Cela devient récurrent sans que les responsables à tous les niveaux daignent apporter une solution définitive. Les centaines de fuites d'eau, notamment sur le CW 251, ont déclenché un vaste charivari sur fond de campagne électorale, à telle enseigne que les candidats, pris de court dans leurs prévisions, ont pour certains modifié quelque peu leur programme, pour ne parler que de l'amélioration de la distribution de l'eau potable. “Regardez les fuites d'eau dans la nature et dans les caniveaux et qui inondent les voies d'accès allant jusqu'à détériorer les routes nouvellement revêtues en bitume", assènent les villageois. En effet, tandis que les ménages de Bouzeguène attendent un hypothétique filet d'eau dans leurs robinets, des milliers de mètres cubes d'eau se perdent nuit et jour dans les cours d'eau et dans les caniveaux, sans susciter le moindre sentiment des responsables de l'Algérienne des eaux. “À quoi sert une entreprise de gestion des eaux qui vient chaque bimestre ramasser de l'argent, mais qui ne peut même pas colmater un trou pour préserver le précieux liquide ?" estiment les citoyens qui, quand ils viennent se plaindre du manque d'eau, ne trouvent pas le responsable de l'ADE au bureau. “Les agents de l'ADE qui s'occupent de la réparation n'ont plus de véhicule pour se déplacer. La camionnette Mazda tombe toujours en panne." Pour réparer certaines fuites, les agents de l'ADE font dans le replâtrage en obstruant les trous avec des morceaux de bois qu'on enfonce avec un marteau. Les citoyens auraient aimé s'occuper d'autre chose que de guetter, toute la nuit, l'arrivée de l'eau. Des milliards de centimes ont été pourtant octroyés par l'Etat pour améliorer la distribution de l'eau potable. Des projets à l'arrêt ou inachevés, comme les réseaux de distribution de Loudha, d'Ihitoussène, de Bouzeguène, qui n'ont jamais profité à la population et qui sont abandonnés sous terre et inutilisables. Une nouvelle conduite principale en PHD a été installée en 2005, mais sans aller jusqu'au bout et qui n'a jamais été exploitée. La mise en service de la nouvelle conduite aurait permis de débusquer les centaines de piquages illicites. On parle d'environ 150 piquages répertoriés et au moins une cinquantaine non encore identifiés. Des responsables à divers niveaux planchent pour des sondages très peu fructueux, alors qu'ils savent pertinemment qu'ils ne suffiront même pas à alimenter un grand village. D'autres proposent des retenues collinaires à Aït Zikki, alors qu'en raison de la déclivité du site et du tarissement de la source en été, le projet sera un véritable gâchis. Il ne faut plus se dérober de la réalité. Seuls le raccordement au barrage de Taksebt et la réfection de tout le réseau de distribution du chef-lieu et de certains villages sont susceptibles de résoudre la problématique de l'eau à Bouzeguène. C. N O