C'est dans une ambiance extrêmement tendue que la formation de Belkhadem s'apprête à s'engager dans les joutes sénatoriales. Jamais, en effet, l'ex-parti unique n'aura connu un tel enchaînement d'événements fâcheux qui pourraient lui être préjudiciables lors des élections du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, prévues pour décembre prochain. En effet, en plus des séquelles qu'il continue de traîner après l'épisode Benflis, le parti subit également une forte pression de la part des animateurs de la commission nationale de récupération du sigle FLN, conduite, notamment, par des moudjahidine de la première heure. Par ailleurs, la naissance de ce « mouvement récupérateur » qui s'est lancé dans cette tentative d'OPA intervient à un moment crucial de la vie du parti, à savoir les préparatifs engagés en prévision du prochain congrès ordinaire prévu pour le premier trimestre de l'année 2010. Force est de constater que tous ces paramètres participent à miner et fragiliser davantage l'ex-parti unique, appelé à défendre sa première place au Conseil de la nation. La situation est encore plus compliquée à Constantine où le parti du président Bouteflika se trouve désormais sous une sorte de tutelle administrative, et ce, après que les deux grandes mairies de la wilaya, celles du chef-lieu et d'El Khroub en l'occurrence, aient été sérieusement ébranlées par des frondes « intra-FLN » traduisant, ainsi, le profond malaise que vit ce parti. Les présidents des APC de Constantine et d'El Khroub, d'obédience FLN, font, il est vrai, l'objet de remontrances non-stop orchestrées sur fond de motions de retrait de confiance par des élus de la même appartenance politique ; de ce fait, les premiers responsables de ces deux municipalités se trouvent, politiquement s'entend, extrêmement affaiblis. Evidemment, cette situation constitue une aubaine pour l'administration locale, laquelle, à la faveur de ces querelles FLN-FLN, se trouve « investie » de la gestion déléguée des affaires du parti au niveau de la wilaya, dans la mesure où les maires de Constantine et d'El Khroub sont otages des desiderata du premier responsable de la wilaya. C'est donc dans cette ambiance de guéguerre interne que le parti de Belkhadem se prépare à désigner son candidat aux élections du Sénat. Au demeurant, on est loin de la sérénité d'antan qui constituait la force motrice de l'ex-parti unique. A deux semaines de la date butoir fixée par les instances du parti pour désigner le candidat du FLN, aucun nom ne semble faire l'unanimité et rien n'indique que l'élu consensuel sera connu dans les jours à venir, d'autant que les nombreux protagonistes et antagonistes engagés dans la bataille des primaires donnent l'impression de vouloir aller jusqu'au bout de cette course. Il faut souligner, en outre, que les sénatoriales ont aiguisé l'appétit de nombreux élus FLN et, par voie de conséquence, ont fait resurgir le jeu de clanisme et de tribalisme qui a, de tout temps, catalysé la vie de l'ex-parti unique dans la wilaya de Constantine. Tout cela autorise à penser que le FLN local, malgré sa première place en nombre d'élus, aura du mal à conserver le poste de sénateur, libéré justement par un cadre du même parti.