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La ré-industrialisation du pays : le grand dérapage à éviter
Publié dans El Watan le 03 - 06 - 2013

Petit à petit, experts et hommes politiques arrivent à une conclusion que nous avons mentionnée il y a plus de dix ans : l'excès d'investissements en infrastructures, dans le contexte d'un pays sous géré, accroît dangereusement la dépendance de l'économie dans tous les domaines et règle très peu les problèmes du pays. Les spécialistes qui ont orienté le gouvernement vers ces politiques portent une lourde responsabilité historique sur les conséquences qui en découlent : restes à réaliser, coûts exorbitants, faiblesse de l'appareil productif, ressources humaines peu qualifiées, etc.
Il nous reste encore peu de moyens pour entamer une nouvelle politique. J'espère que cette fois-ci nous allons privilégier les vrais facteurs clés de succès : développement de l'économie productive et qualifications humaines. La ré-industrialisation du pays en est un axe prioritaire. La production industrielle se situe à moins de 5% du PIB et celle du secteur public à moins de 2% du PIB malgré les énormes ressources injectées dans ce secteur en termes d'assainissement et de crédits non remboursés. L'objectif d'atteindre 10% du PIB en 2019 est louable et tributaire de nombreux facteurs : paramètres du climat des affaires, stratégie adoptée, etc. Mais il y a de nombreuses erreurs à éviter. Nous allons citer les plus fréquentes et les plus dangereuses.
les erreurs fatales à éviter
La première et la plus grosse erreur que font la vaste majorité des politiciens est d'ordre idéologique. Elle consiste à avoir des idées préconçues sur la nature juridique des entreprises à choisir pour porter le flambeau de la ré-industrialisation. Si un décideur affirmait que les entreprises publiques efficaces (il y en a quelques-unes) seront évincées, il aurait une position idéologique donc biaisée. Si un politicien vous disait que la ré-industrialisation se fera surtout par les entreprises publiques : sachez que le dérapage est certain.
L'échec est programmé. Il essaye de faire ce qu'aucun pays de la planète n'a réussi. Il ne comprend pas le rôle de la culture d'entreprise dans l'émergence des systèmes de compétitivité. Alors quelle serait la bonne position ? Elle consiste à dire : le nouveau régime de croissance doit se faire par les entreprises efficaces sans référence aucune à la nature du capital. En second lieu, il faut garantir l'égalité de traitement. On ne peut pas promouvoir l'efficacité tout en utilisant deux poids deux mesures. Si une entreprise publique faillit on l'assainit avec l'agent du contribuable, si une entreprise privée est en déficit on la laisse partir en faillite.
La culture des assainissements à répétition a mis à genoux l'économie nationale. Il ne suffit plus de la décrier. Il faut mettre en place d'autres dispositifs : des fonds de restructuration ou des systèmes de crédits garantis adossés à des plans audités par des bureaux d'ingénierie managériale, comme celles qui existent dans plusieurs pays à économie de marché. Si on examinait les données des entreprises mondiales, on trouverait une singularité algérienne : aucun pays de la planète n'a consacré autant d'argent que nous (relativement à la valeur ajoutée produite) à essayer de redresser son secteur public. Nous devons être beaucoup plus intelligents que le reste des êtres humains pour penser qu'un jour l'argent injecté va muter profondément la culture et les modes de management d'entreprises inertes.
Les futures générations vont nous juger avec sévérité. Einstein disait que la folie serait de croire que les mêmes paramètres vont générer des résultats différents. Combien de fois avons-nous cru que les assainissements donneraient cette fois-ci des résultats différents ? La ré-industrialisation se fera avec des entreprises performantes — privées et publiques — mais certainement pas avec des entreprises moribondes. Nos amis chinois savent respecter ces dispositions avec une ferveur religieuse. Ceci expliquerait en partie leurs réussites. Ils ne mettent pas de l'argent dans les entreprises moribondes. Ils ne font pas de distinction dans la pratique entre les secteurs public et privé.
Ce qu'il convient de faire
La première des conditions serait d'édicter des principes et des règles d'industrialisation qui nous permettront d'éviter les échecs à répétition du passé. Il est facile de construire des règles de conduite mais extrêmement complexe de les mettre en pratique. Parmi ces directives jamais honorées figure le sacro-saint principe de l'égalité de traitement entre les secteurs public et privé. Tous les responsables ne jurent que par son strict respect, mais les pratiques sont tout à fait opposées : crédits bancaires, marchés publics et assainissement financier d'entreprises en compétition avec le privé constituent un échantillon restreint d'entorses à cette prescription. Le second axe consiste à libérer le plus possible les initiatives privées et celles des entreprises publiques performantes.
Le processus doit viser quelques activités que l'Etat considère comme stratégique, pour le reste de la vaste majorité des entreprises, il faut laisser les acteurs du développement faire leurs calculs économiques et aller vers les activités productives. De nombreux départements ministériels sont en train de déceler les secteurs qui seront le fer de lance de la ré-industrialisation, y compris les activités non stratégiques. Mais les administratifs ne sont pas outillés pour faire ce genre de calcul. Ils n'ont ni les systèmes d'intelligence économique ni les bases de données pour faire ce genre de travail.
Quelques années auparavant, il était impossible de produire du verre chez nous avec des normes de qualité et une compétitivité qui permettait l'accès aux marchés des pays développés. Mais des mutations technologiques profondes ont rendu ceci possible, mais seulement avec une gestion de la production très complexe (agencer des machines asiatiques avec d'autres européennes, etc.). Comment un administratif pourra-t-il arriver à concevoir cet ordonnancement qui exige une certaine expertise en recherche opérationnelle et une gestion de la production alors qu'il n'a même pas les données nécessaires ? La seconde règle la plus pertinente est de libérer les initiatives. On ne peut pas faire de la ré-industrialisation avec une planification centralisée déguisée.
Les missions historiques de l'Etat doivent être d'abord d'assainir le climat des affaires et faire en sorte que l'acte d'investir soit plus motivant que l'acte d'importer. Et si on respectait les principes énoncés plus haut, alors tout deviendrait possible. Mais lorsque l'idéologie prime sur le pragmatisme alors la déchéance est à portée de main.


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