Evoquez devant n'importe quel Egyptien les noms de Ziani, Belhadj, Matmour, Ghezzal ou Saïfi et vous aurez droit à un soupir de désespoir aussi long que le fleuve du Nil. La technique de Ziani, la vitesse de Belhadj, la hargne de Matmour et le jeu de tête de Abdelkader Ghezzal donnent des cauchemars à nos amis égyptiens. Le Caire (Egypte) De notre envoyé spécial Il n'y a pas un seul journal ni un seul observateur parmi tous les « bach mohandiss » qui s'expriment sur le sujet, qui n'ait tenté d'attirer l'attention du « Mâalim Shehata » sur ses éléments capables à n'importe quel moment de faire la décision et, du même coup, noyer le rêve sud africain de 80 millions d'égyptiens dans les eaux bleues du Nil. Dans les pommes Imad Mutaib, un élément sur lequel fondent beaucoup d'espoir les Egyptiens, a perdu subitement conscience pendant près de 10 minutes alors qu'il assistait, vendredi dernier, à la fête d'anniversaire d'un de ses proches. Panique à bord ! Un médecin appelé d'urgence à son chevet a tôt fait de conclure à une trop grande pression née du moment particulier que traverse le onze égyptien actuellement. Plus de peur que de mal, mais il est à noter que le médecin des Pharaons, le docteur Ahmed Magued, a concocté un régime alimentaire et diététique spécial pour aider les joueurs à supporter la trop grande pression qui pèse sur leurs épaules. Les couples mixtes, victimes collatérales La première victime collatérale de la détérioration des relations entre l'Egypte et l'Algérie est sûrement cette pauvre dame originaire du pays du Nil qui a décidé de quitter son Algérien de mari pour cause de fréquentes disputes conjugales autour du match du 14. La presse cairote rapporte que le mari éploré est allé taper à la porte de l'ambassadeur d'Egypte en Algérie pour le prier de bon vouloir intercéder en sa faveur pour que l'épouse, déçue, revienne à de meilleurs sentiments et, surtout, au domicile conjugal. Quand on connaît le nombre d'Egyptiens qui ont succombé au charme volcanique des Algériennes et le nombre d'Algériens qui sont revenus du Caire avec un diplôme en poche et une épouse au bras, on mesure toutes les conséquences que le match de samedi pourrait avoir sur les couples mixtes dans les deux pays. Les hackers algériens plus forts La guerre cybernétique entre Egyptiens et Algériens semble tourner à l'avantage de ces derniers. C'est du moins ce qu'affirmait un expert égyptien du nom de Mohamed El Harmel, dans l'édition d'hier d'El Ahram. Tirant la sonnette d'alarme, ce distingué expert souligne que les hackers algériens ont ciblé une très grande quantité de sites officiels et de portails égyptiens avec une facilité et une aisance déconcertantes. Un peu plus de 2000 attaques rien que pour le mois d'octobre passé. Pour donner une idée imagée de cette facilité qui l'a décontenancé, notre expert a parlé de « couteaux algériens s'enfonçant dans une motte de beurre égyptien ». Les rues du Caire toujours aussi calmes Même si le jour du match approche à grands pas, les rues du Caire, du moins celles que nous avons traversées, restent étrangement calmes. Il est vrai que la capitale égyptienne est une mégalopole qu'il est pratiquement impossible d'apprivoiser ou de connaître en quelques jours, mais il n'en demeure pas moins que, comparativement à l'effervescence qui règne déjà dans les villes algériennes, les rues du Caire n'affichent pas de signes ostentatoires ou avant-coureurs qu'une grande finale de football va se jouer ici même dans moins de quatre jours. Quand on y déambule, il est fréquent de capter des conversations dans lesquelles revient « El Gazaïr », mais nulle trace de drapeaux, de fanions, de posters géants ou de rassemblements qui dénoteraient un engouement populaire. Pour le moment, les seuls klaxons que l'on entend partout sont ceux d'automobilistes pressés de se frayer un chemin dans la circulation véritablement cauchemardesque du Caire. Les portes du stade ouvertes à 13h Les portes du stade du Caire ne s'ouvriront pas avant 13h, heure locale, le jour du match. Les billets d'entrée seront mis en vente à travers toute l'Egypte à partir de cette matinée de mercredi. A mesure que la date du match approche, les autorités égyptiennes et les instances officielles du football multiplient les rencontres et les réunions afin de mettre en place et d'apporter les dernières retouches au dispositif de sécurité qui sera déployé autour du stade. Cruel dilemme Depuis que les avertissements de la FIFA sont tombés, les médias égyptiens, qui multiplient les appels à la mobilisation des « gamahir el masria el âzima » pour apporter leur soutien à l'équipe des Pharaons, ne savent plus sur quel pied danser. Demander au public de pousser au maximum les limites de son soutien risque de mettre trop de pression sur les épaules des joueurs, tout en faisant courir le risque de dérapages incontrôlés ; lui demander de prendre en compte ses deux facteurs risque de le refroidir. Cruel dilemme. Talismans encore et toujours Comment croyez-vous que nos amis égyptiens justifient leur défaite au stade Tchaker, à Blida, au match aller ? C'est simple : ils auraient été victimes : à la pause citron : d'une eau sur laquelle de redoutables charlatans algériens auraient prononcé des incantations et des formules magiques. Ce n'est pas un présentateur télé en mal d'audimat – comme il en existe beaucoup dans les studios des chaînes satellitaires égyptiennes – qui le dit mais bien « El Captain » Samir Zaher, que l'on ne présente plus. Voilà donc ce qui expliquerait l'extraordinaire retournement de situation qui a eu lieu entre les deux mi-temps. Six millions de livres et plus si affinités C'est le dernier montant promis aux joueurs égyptiens en cas de qualification. Ce montant de 6 millions de livres pourrait être revu à la hausse pour atteindre 8 ou même 10 millions, ont affirmé des sources proches du staff technique du onze égyptien. Les Egyptiens admettent volontiers que si le billet pour la qualification leur échappe au Caire, devant leur public, il leur sera difficile de l'arracher ailleurs en cas de match de barrage. Des experts à la pelle Ce sont des kilomètres de pages que remplissent quotidiennement des experts en football, des « bach mohandiss » et autres « douctour » versés dans les sciences du football à travers la presse égyptienne. Ils dissèquent le jeu algérien à longueur de colonnes et donnent des conseils avisés à Shehata sur le meilleur moyen de neutraliser Nadir Belhadj, la manière la plus efficace de tromper Gaouaoui ou encore la méthode la plus efficace de limiter le rendement de Ziani. D'ailleurs, grâce à ces experts, le match a été gagné par les Egyptiens par 5 buts à zéro depuis quelques semaines déjà.