Les femmes sont plus exposées aux maladies et à la mort dans le Tiers-Monde qu'ailleurs. « 99% des 500 000 décès maternels enregistrés chaque année surviennent dans des pays en développement », affirme l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son dernier rapport sur les femmes et la santé. Bien que de nombreux facteurs contribuent à cette situation qui reste alarmante dans le monde entier, la pauvreté aggrave la condition des femmes. Celles vivant dans les pays en développement sont les plus lésées en matière de santé. « Naturellement, les taux les plus élevés de morbidité et de mortalité, en particulier chez les femmes en âge de procréer, sont observés dans les pays les plus pauvres et souvent institutionnellement les plus démunis, notamment dans ceux en proie à des crises humanitaires », note l'OMS. En revanche, dans les pays riches, ajoute encore le même document, le taux de mortalité chez les enfants et les jeunes femmes sont très bas et les décès surviennent pour la plupart après 60 ans. Mais dans tous les pays du monde, les femmes restent plus vulnérables face à la maladie que les hommes en raison de la persistance d'inégalités sociales. Alors qu'elles assurent la grande majorité des soins prodigués, les femmes n'en reçoivent que peu en retour. « Si les femmes sont privées du droit de réaliser pleinement leur potentiel en tant qu'être humain, et en particulier de leur capacité à mener une vie en meilleure santé et quelque peu plus heureuse, peut-on parler globalement d'une société réellement saine ? », interroge les rédacteurs de ce rapport. Outre la différence entre pays pauvres et riches, l'OMS relève aussi les inégalités entre hommes et femmes ainsi que l'existence des différences à l'intérieur même des pays. « Il est temps que les filles et les femmes reçoivent ce qui leur est dû ; de faire en sorte qu'elles obtiennent les soins et le soutien dont elles ont besoin pour jouir d'un droit humain fondamental à chaque moment de leur existence, c'est-à-dire de leur droit à la santé », explique l'OMS. Selon le rapport, le manque d'accès à l'éducation, l'absence de pouvoir de décision et la faiblesse de leurs revenus limitent la capacité des femmes à protéger leur propre santé ainsi que celle de leur famille. « Dans de très nombreuses sociétés, ce sont les hommes qui exercent le pouvoir politique, social et économique. (...) Ces inégalités dans les rapports de pouvoir se traduisent par un accès inégal aux soins de santé et une maîtrise inégale des ressources sanitaires », précise le document.