Les habitants de la commune de Staouéli continuent de subir les défaillances du transport collectif urbain. Le calvaire vécu quotidiennement par les usagers continue toujours, face à l'absence de solutions concrètes de la part des responsables chargés de ce secteur. Les usagers de ce long trajet, reliant cette localité au centre-ville d'Alger, sont les premiers concernés par la mauvaise prestation de ce service. Outre la longueur du trajet, les usagers subissent le diktat des transporteurs qui n'a pas de limite. «Pour gagner le centre-ville d'Alger, nous mettons entre deux et trois heures en bus. Au bout du compte, nous passons en moyenne cinq heures par jour sur la route, ce qui est beaucoup plus long que certains trajets du transport inter-wilayas», s'est plaint un habitant, travaillant à Alger. Pour aller à Alger-Centre, les transporteurs empruntent la route du littoral, passant par près de sept localités avec en moyenne trois arrêts dans chaque localité. «Les bus s'arrêtent une trentaine de fois tout au long du trajet. Ils marquent même des arrêts entre deux communes. Ils s'arrêtent et prennent le temps de ramasser le maximum de personnes. Ce n'est guère leur problème si les gens sont occupés, ou ont des rendez-vous ou autres. Souvent, par complicité et un accord tacite avec leurs collègues, ils roulent à une vitesse minimum. Pour eux, la notion du service public n'a aucun sens», diront d'autres. Les embouteillages interminables constatés sur cette route compliquent davantage la situation pour les usagers qui ne savent plus à quel saint se vouer. «Les transporteurs font la loi. Ils font de longs trajets et se permettent de s'arrêter à des petits arrêts, destinés aux petits bus qui desservent deux communes», nous affirme un usager. «Les pannes sont récurrentes sur ce trajet en raison de la vétusté des bus. Pouvez-vous imaginez qu'un chauffeur de bus préfère dépanner son collègue en panne à l'arrêt, laissant des dizaines de personnes attendre pendant des heures, au lieu de les transporter, alors que c'est sa mission initiale ?», fulminent ces citoyens. Le dernier incident, survenu il y a près de deux mois, et qui restera gravé dans la mémoire des gens, c'est le décès d'une fille de 14 ans, percutée par un bus. «Cela a été un accident tragique. L'adolescente est morte sur le coup après que le chauffeur eut perdu le contrôle de son bus». «C'est comme ça. En l'absence de contrôle et de morale, tout est permis», dira une dame, qui avait assisté à la scène. Si la gare routière de Staouéli fait partie des meilleures stations en termes de gestion et de rigueur, ce n'est pas le cas pour la gestion des lignes de transport qui ne dépendent pas d'elle. L'arrivée de l'Etusa sur cette ligne n'a pas amélioré la situation, vu que l'entreprise adopte la même attitude que les transporteurs privés. Les usagers réclament une meilleure gestion de cette situation en ouvrant une ligne passant par l'autoroute. «Cela se fait à Zéralda par exemple, qui dépend aussi de la même circonscription. L'usager qui va sur Alger n'est pas obligé de traverser sept localités et plus. Il peut y aller directement par l'autoroute. Cela permet de gagner du temps. D'ailleurs, ne pouvant plus supporter la dégradation du transport sur cette ligne, les habitants de Staouéli vont à Zéralda pour rejoindre Alger. Au lieu de faire un million de déplacements, on demande l'ouverture de cette ligne, car cela est possible puisque nous avons une pénétrante sur l'autoroute», réclament les usagers fatigués. La Direction du transport de la wilaya d'Alger est fortement interpellée, d'autant que beaucoup de promesses ont été faites sur la réorganisation des lignes de transport urbain, après la mise en service du tramway et du métro à l'est d'Alger.