Située sur la RN26, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Bouira, la commune de Chorfa, relevant de la daïra de M'Chedallah, connaît une évolution perceptible ces dernières années, avec en prime des extensions du centre urbain et une densité démographique dépassant actuellement les 16 000 habitants. Divisée en quatre localités, le chef-lieu, Tiksiridène, Choukrane et Toughza, la commune garde cependant sa vocation agricole, en dépit de la prédominance de l'activité commerciale. L'invasion effrénée du béton qui a englouti de vastes terrains arables, est certes un facteur nuisible, mais l'attachement de la population chorfaouie au travail de la terre demeure une caractéristique à ne pas négliger. Certes, les quelques exploitations agricoles existantes relèvent de l'agriculture vivrière, mais les perspectives allant dans le sens de l'exploitation des vastes champs maraîchers situés dans la périphérie, placent cette commune au devant de la stratégie de réappropriation du caractère agricole de la wilaya de Bouira. Sa situation géographique, en extension de la plaine d'Ichikar–Soummam, lui procure les avantages de la proximité avec des zones agricoles de haute valeur, à l'image des plaines de Tazmalt et d'Akbou, du côté de Béjaïa. A l'intérieur même des agglomérations et des villages perchés sur le mont d'Aghbalou, des petits jardins familiaux subsistent encore pour assurer une sorte d'autosuffisance des familles. Cependant, ce qui pose comme problème à ce niveau est l'utilisation abusive de l'eau dans l'irrigation, souvent via d'anciens réseaux qui datent d'il y a des siècles. La culture principale de la localité est l'oléiculture. Des milliers d'oliviers couvrent la quasi totalité du territoire. Le nombre d'huileries modernes sur le territoire de la commune est supérieur à 8. Un nombre important qui reflète, au demeurant, les capacités énormes de production d'huile dans la localité. Mais, faut-il noter que cette culture si chère aux Kabyles connaît de multiples problèmes. En premier lieu, la sécheresse qui perdure et le vieillissement des oliviers. Le manque de moyens modernes à même de relancer l'activité agricole constitue un frein à l'évolution de la filière oléicole notamment. Selon certains propriétaires d'oliveraies, « solliciter l'aide de l'Etat nécessite un lourd dossier administratif et des interventions, alors plusieurs personnes ont abandonné leurs champs, laissant ainsi pâtir un héritage séculaire ». L'autre aspect qui caractérise la municipalité, est l'implantation d'un nombre sans cesse grandissant d'unités industrielles. Plus de 14 unités dans différents secteurs, s'y sont établies. L'agroalimentaire y détient la part du lion avec six (6) unités de production de boissons gazeuses, de mise en bouteille de l'eau de source et de conditionnement de produits alimentaires. Ces entreprises ont créé une nouvelle dynamique qui fait que la commune de Chorfa aspire à devenir un pôle économique régional. Le taux du chômage a considérablement baissé ces dernières années et de nouvelles ressources rentrent au fur et à mesure dans les caisses de la commune.