La gestion de l'eau dans la wilaya de Constantine a fait l'objet d'une réorganisation visant l'introduction d'une dynamique nouvelle dans ce secteur vital via un programme « moderne et adaptée ». Pour ce faire, la société, qui est par ailleurs le fruit d'une fusion de trois unités de l'Algérienne des Eaux (ADE) et d'une unité de l'Office national de l'assainissement (ONA), avec comme partenaire la Société des Eaux de Marseille (SEM), s'est dotée de nouveaux locaux et de nouvelles structures pour élargir son champ d'action grâce à un budget d'investissement de 27 milliards de dinars sur 5 ans. A titre illustratif, des directions (bureau d'étude, centre d'appel, centre de formation…) ont été réparties, un peu partout, à la périphérie de la ville en vue d'assurer, progressivement, une distribution de l'eau potable H24 et de veiller à la bonne qualité de celle-ci par le traitement et le prélèvement d'échantillon au quotidien (à ce propos, la station de Hammam Grouz possède une capacité de traitement de 40 000 m3/j, celle de Sidi Khelifa, pour les eaux de Béni Haroun, transitant par le barrage de Oued Athménia, jouit de 265 000 m3/j, dont 180 000 m3 distribués à la ville de Constantine). Misant sur une prestation de service de qualité, la société compte éradiquer la facturation au forfait grâce à une opération imminente d'installation de 50 000 compteurs individuels, dont 3900 déjà fonctionnels permettant un comptage de la quantité d'eau réellement utilisée, sachant que les habitants de beaucoup de quartiers sont, depuis des décennies, injustement pénalisés. La Seaco compte actuellement 1 250 employés, qui bénéficieront, le cas échéant, de formations dans le domaine de l'informatique et celui de l'accueil et la communication. Un réseau de 120 km rénové en 3 ans Concernant les fuites d'eau potable récurrentes, se trouvant un peu partout sur le territoire de la wilaya, et dont tout le monde se plaint, le directeur adjoint de la Seaco, Michel Valin, dira ceci : « La plupart des fuites sont dues à la forte pression que la vétusté du réseau n'a pu endurer. Nous en avons rénové, entre 2005 et 2008, 120 km, allant de Constantine à El Khroub. Pour les cinq ans à venir, nous projetons d'intervenir en priorité sur les zones les plus défavorisées, comme El Khroub, Aïn Smara, Didouche Mourad, Zighout Youcef, et plusieurs cités de Constantine telles Benchergui, Sidi M'cid, Djebel El Ouahch, en plus de certains quartiers de la cité Boussouf, qui se trouvent sur un terrain agressif. » De son côté, le responsable de la communication, Karim Oualitsen, insistera sur la nécessité de sensibiliser le citoyen sur cette denrée inestimable, en évitant par exemple d'avoir des robinets qui gouttent et des chasses d'eau défectueuses… car tous ces bon gestes concourent à équilibrer le montant des factures et à préserver le patrimoine hydraulique. D'autre part, un projet d'envergure, devant s'étaler sur 12, voire 24 mois, est en cours de réalisation, nous fait savoir le directeur adjoint. C'est une intervention programmée sur la conduite d'adduction de Boumerzoug qui traverse l'aéroport Mohamed Boudiaf, ayant généré une gigantesque fuite d'eau entre les deux pistes, sur plusieurs dizaines d'hectares, à la partie sud de celui-ci, en y créant de vastes marécages. Par ailleurs, une importante opération dans le cadre de la réhabilitation du réseau d'AEP est également en cours au quartier Bensadallah d'El Khroub, dont les foyers sont raccordés au réseau tertiaire créé sur 100 ML, en remplacement de l'ancien, complètement détérioré. Le citoyen pourra, pour de plus amples informations sur la gestion de l'eau dans sa wilaya, consulter le bulletin Echo-Seaco, édité par la société à titre mensuel. Les Constantinois doivent donc s'armer de patience et observer les résultats tout au long des 5 années à venir, mais aussi, selon les responsables de la Seaco, apprendre à gérer le liquide précieux avec prudence et réserve !