Les salariés de la SEAAL, issue de la fusion entre l'Algérienne des eaux et l'Office national d'assainissement, protestent contre la mise à l'écart de leurs représentants dans la mise en place de la nouvelle entité. De nombreux contractuels craignent pour leur emploi. Quoique le service minimum soit assuré, un débrayage des travailleurs de la SEAAL, Société des eaux et de l'assainissement d'Alger, découlant de la fusion entre l'Algérienne des Eaux (ADE) et l'Office national d'assainissement (ONA), sera suivi de perturbations dans l'alimentation de cette wilaya en eau potable, aujourd'hui. “Ce débrayage a été décidé pour faire entendre notre voix auprès de la direction générale de la SEAAL qui tend à prendre des décisions engageant l'avenir des travailleurs sans associer le partenaire social dans ces décisions”, nous disent des représentants de sections syndicales (UGTA) de la SEAAL. “Ce débrayage d'une journée sera suivi d'autres formes de protestation accordées par la loi si la direction générale de la SEAAL persiste à ne pas associer le partenaire social dans ses prises de décisions”, ajoutent ces syndicalistes. La réorganisation de l'Algérienne des Eaux (ADE) avec l'Office national d'assainissement (ONA), dont résulte la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL), est évoquée par ces syndicalistes dans le procès-verbal de réunion de ces sections syndicales le 16 avril 2006. L'Algérienne des Eaux compte 3 400 travailleurs dans la wilaya d'Alger répartis sur différentes unités. “Il a été expliqué les grandes lignes relatives à cette réorganisation en soulignant et appelant surtout à la nécessité absolue, plus qu'avant, de l'union et de la solidarité des travailleurs et des syndicalistes pour mieux gérer ce changement statutaire et ainsi mieux maîtriser et consolider la force des syndicalistes et celle des travailleurs en vue de la sauvegarde des intérêts de l'établissement et ceux des travailleurs”, lit-on dans ce document. Ces syndicalistes dénoncent ce qu'ils qualifient de “manque sinon d'absence totale et voulue de l'information et de mise à l'écart préméditée des représentants des travailleurs au sujet des décisions prises et du devenir de l'établissement dans le cadre de la nouvelle organisation découlant du nouveau statut appelé SEAAL”, est-il écrit dans ce procès-verbal. Ces syndicalistes expriment leur refus de certains points inscrits, selon eux, dans cette nouvelle réorganisation, comme l'absorption de l'URM (Unité de réalisation et de maintenance) par une autre structure. “L'URM est rentable et cette mesure n'est pas justifiée”, estiment-ils. “Cette réorganisation intervient avec l'entrée en lice de Suez Environnement, une entreprise française, à partir du 1er avril 2006, dans la distribution de l'eau dans la wilaya d'Alger ; la direction générale n'a pas associé le partenaire social dans la prise de décision de cette réorganisation”, disent ces syndicalistes. Ils expriment leurs craintes de voir des travailleurs perdre leurs postes d'emploi. “Des agents contractuels ont déjà reçu des notifications les informant de l'expiration de leurs contrats. La direction générale de la SEAAL devait renouveler les contrats de ces travailleurs et les confirmer au lieu de les priver de leurs postes d'emploi”, ajoutent ces syndicalistes qui annoncent, dans ce procès-verbal, “un débrayage pour dimanche 23 avril 2006 (aujourd'hui), pour marquer le point de la situation et dont le but vise essentiellement à sensibiliser et à même d'inviter les responsables de la SEAAL à faire preuve de clarté, de respect et de bonne volonté de communiquer à l'intention des travailleurs par le biais, bien sûr, de leurs représentants légitimement élus”. Malek T.