L'hypertension artérielle, facteur de risque favorisant les maladies cardiovasculaires, touche aujourd'hui 35,3% de la population algérienne, selon l'enquête nationale réalisée en 2003 sur la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) lancée par une équipe du service de cardiologie A2 au CHU Mustapha, à Alger, à leur tête le professeur Merad. L'objectif de cette enquête est la mise en place d'une politique de prévention efficiente. Cette pathologie, selon le professeur Merad qui a présenté les résultats de l'étude à l'occasion de l'ouverture des travaux du 4e congrès organisé depuis hier à l'hôtel El Aurassi par la Société algérienne de l'hypertension artérielle, augmente sensiblement avec l'âge et atteint un Algérien sur deux après 55 ans. Il a été question à travers cette étude d'estimer la prévalence de l'HTA à l'échelle nationale et de décrire les principales caractéristiques épidémiologiques de la maladie (démographique, géographique, individuelles). L'enquête a porté sur un échantillon de 1440 patients représentatifs de l'ensemble de la population algérienne âgée de 18 ans et plus. L'échantillon représente 11 wilayas (Centre, Est, Ouest, Sud-Est et Sud-Ouest). Les résultats de cette enquête ont révélé que sur les 1361 patients déjà recensés, une prévalence globale de 35,3% a été retrouvée (32% chez l'homme et 36% chez la femme) avec une disparité selon les différentes régions du pays. Cette maladie touche 55,7% de personnes âgées entre 50-59 ans, 78,8% entre 60-69 ans et 72% à partir de 70 ans. Il est également constaté une haute prévalence à Alger et dans le Sud. Cette dernière est de 41,5% à Alger, 40% à l'Ouest, 35,2% au Sud-Ouest et 32,5% au Sud-Est. Il a été également relevé que la prévalence est importante chez la race noire avec 45,8% contre 34,2% chez la race blanche. L'étude a montré que la sédentarité est à l'origine de 67,5% d'hypertendus suivie par l'obésité avec 17%, le tabagisme 12% et le diabète avec 8,9%. Pour le professeur Merad, il est donc clair que les facteurs les plus corrélés à l'augmentation des chiffres tensionnels sont l'âge et le poids. Selon ses initiateurs, l'enquête est transversale, à visée essentiellement descriptive. La définition choisie est celle adoptée par The Seventh Report of the Joint National Committee on Prevention, detection, evaluation and treatment of high blood pressure (JNC 7 Report), 2003. L'inclusion est celle de tout sujet âgé de 18 ans et plus présentant une pression artérielle systolique supérieure à 140 mm Hg ou une diastolique présentant une PA systolique supérieure à 90 mm Hg et les sujets sous traitement antihypertenseur. La pression artérielle des sujets inclus est mesurée à trois reprises. La valeur moyenne de la PAS et de la PAD des trois prises tensionnelles sera prise en compte. Toutes les mesures devront être réalisées avec un appareil d'automesure semi-automatique validé (OMRON 710 CP). Les sujets présentant une élévation de la PA au cours du premier passage ont été revus une semaine après pour une deuxième série de 3 prises tensionnelles. Qu'est-ce que l'hypertension artérielle ? La tension artérielle donne 2 chiffres, la maxima et la minima ou la systolique (contraction du cœur) et la diastolique (décontraction du cœur). L'hypertension est définie comme étant une pression artérielle augmentée de manière chronique. Selon l'OMS, l'hypertension artérielle se chiffre à une tension systolique (TS) égale ou plus grande à 160 mm Hg et à une tension diastolique (TD) égale ou plus grande à 95 mm Hg. On dit que la pression sanguine est optimale à moins de 120 systolique et à moins de 80 diastolique ou 120/80. Une pression sanguine se situant entre 120-139/80-89 augmente les risques de maladies, tandis qu'une pression sanguine élevée est de 140/90 et plus. Il est important de souligner qu'une seule lecture élevée de la pression n'est pas suffisante pour prouver une hypertension. Des facteurs externes peuvent influencer le résultat et le fausser, soit la prise d'un gros repas ou de l'exercice effectué avant l'examen ou tout simplement l'anxiété à la simple vue « d'une blouse blanche ». De plus, pour parler d'hypertension artérielle, les résultats doivent être élevés à au moins deux occasions différentes et à partir d'au moins deux lectures chaque fois